
Marie-Alice, la plus jeune des SMNDA suisses, a fait sa première profession au Rwanda en 1990. Elle témoigne:
« Mise en route par le désir de chercher Dieu dans le service de mes frères et sœurs en Afrique, j’ai appris dans la formation reçue à accueillir la richesse de la différence.
Ayant comme maitresse de novices une Sœur Burundaise, j’ai été marquée par sa façon de se situer. Je sentais qu’elle percevait le monde dans son ensemble, comme un tout en relation. Cela m’a interpellée: n’était-ce pas une invitation à voir Dieu et le monde autrement, à tout mettre en perspective?
Formée comme infirmière, une fois en Afrique j’aspirais à soigner les malades. Mais durant les premières années de ma vie religieuse, pendant les troubles au Burundi, cela n’a pas toujours été possible. Ce fut une lutte et une souffrance pour moi, jusqu’au moment où j’ai pris conscience qu’il n’y a pas de lieu où l’on ne peut aimer. Montrer le visage de Dieu en aimant dans une situation de guerre, voilà l’appel reçu! Le contact avec des prisonniers en RDC m’a aidée à toucher du doigt ce que peut être la souffrance d’êtres humains dont la dignité est bafouée. Ce fut plus d’une fois une leçon d’humilité: dans leurs conditions qu’aurais-je fait? Et comme ils avaient soif d’entendre la Parole de Dieu… du fond de leur marginalisation, ils se sentaient aimés au moins par Quelqu’un!
En travaillant à Rome pendant 12 ans, j’ai pu sentir le pouls de notre Eglise, ses luttes et ses joies, ses engagements et ses questionnements.
Comme il est bon d’appartenir à ce corps bien vivant, fidèle au désir de notre Fondateur : Soyez apôtres, ne soyez que cela, ou du moins, ne soyez rien que dans ce but là ! »
Sr Marie-Alice Terrettaz