Elles étaient 23 demandeuses d’asile suivies par les Champs de Booz à se rendre ce 14 novembre à une invitation de la paroisse St Jean Bosco de Paris pour la journée de la fraternité
Une journée qui a été ponctuée de moments forts comme ceux des deux témoignages. Celui de cette journaliste, militant pour le droit des femmes en Afghanistan et qui continue en France le même rêve, celui de donner la voix aux femmes de son pays. Témoignage de cette guide touristique, qui n’a pas seulement fui la Syrie mais ne voit plus grandir ses petits-enfants dispersés dans d’autres pays. Grâce à un paroissien de St Jean Bosco, elle a monté avec succès une restauration de plats syriens.
Un moment applaudi a été le Merci de Suzanne de « La Croisée des chemins » – association paroissiale accompagnant des demandeuses d’asile – à l’adresse des femmes, pour leur signifier tout ce qu’elles nous apportent par leur courage à se battre pour leur dignité et celle de leurs enfants, et, pour presque toutes, pour la place qu’elles donnent à Celui qui leur a donné la vie.
Quelle émotion pour nous tous au moment du psaume ! Accompagnées merveilleusement à la viole de gambe par une bénévole assurant les cours de français, deux femmes sont montées à l’ambon, une d’Asie, une d’Afrique, pour chanter le psaume 15 : « Garde-moi, mon Dieu, j’ai fait de toi mon refuge ».
Un moment non moins dense, a été celui où, à tour de rôle, elles nous ont parlé de leur pays, de leur vie. Quelle ouverture pour nous, assis en cercle avec elles, de nous ouvrir au Tibet, à la Syrie, au Sénégal, à la Guinée, à la Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et à la Mauritanie ! Elle ne s’appelle pas la reine Esther mais comme elle m’y a fait penser cette femme qui s’est présentée comme politicienne pour faire barrage à l’élection d’un dictateur de son pays ! Pourtant analphabète, elle a délivré son long message en français.« Je pleurais à la station Château Rouge et M.M. s’est approchée de moi et m’a proposé de m’emmener aux Champs de Booz. Pour vous, je demande longue vie à Dieu ! »