Le groupe Anuarite
Dans les années 1972—1973, les mouvements de jeunesse furent abolis au Zaïre. Les cours de religion avaient été supprimés dans toutes les écoles.
Mademoiselle TABU Amisa Marguerite, catéchiste dans la Paroisse Christ-Roi, dans le diocèse de Kalemie-Kirungu, rassemblait chaque dimanche, après la messe, les enfants sous les manguiers, afin de leur donner un peu de joie et de détente par des danses, des jeux et des instructions.
En 1977, elle a demandé à Soeur Tina Anthonissen, Sœur Missionnaire de Notre Dame d’Afrique, de lui venir en aide afin de structurer et d’étoffer ces rencontres. Soeur Tina, ayant été toujours engagée dans le Mouvement Chiro et la Croisade Eucharistique, avait des atouts pour lancer le Mouvement, non seulement pour des jeux et des danses, mais surtout pour l’éducation chrétienne des enfants et des jeunes filles. Aux jeunes filles de la paroisse Christ-Roi venaient s’ajouter celles des paroisses Mateo de Kifungo, Saint Albert de Kalemie, paroisse de Lubuye et de Kaseke.
Le groupe Kizito
Déjà en 1976, le groupe Kizito pour les garçons est né sous l’impulsion du Père André Thijs, Missionnaire d’Afrique. Ce dernier avait déjà l’habitude de nommer les acolytes de la Paroisse Mateo de Kifungo (Kalemie), les « Kizito ».
Au début ils sont 25 à 30, très fidèles et tout donnés à leur service du Seigneur Jésus dans l’eucharistie chaque dimanche et aussi en semaine. Ils mettent beaucoup de dévouement et d’ardeur dans la préparation des célébrations, l’entretien et décoration de l’église paroissiale de Kifungo.
Voulant creuser davantage leur foi de jeune chrétien et en essayant de la vivre dans le concret de leur vie d’adolescent, ils se réunissent chaque mercredi à 15 H pour préparer l’évangile du dimanche suivant. Le père André invente alors un petit point pratique à vivre pendant la semaine qui vient, à la maison, au village, à l’école. Ils aiment entendre la belle histoire de Jésus de Nazareth et le témoignage héroïque du petit Kizito et ses compagnons « martyres de l’Ouganda ».
Le samedi après-midi, la jeune troupe s’applique à faire de l’apostolat en visitant les malades, en cherchant du bois de chauffage au-delà de la rivière Mulobozi pour les aveugles et pauvres, les vielles personnes accusées de « walozi » (sorciers). Aux grandes eaux ils balaient les petites cabanes des « refoulés du village ». Les plus courageux se transforment même en petit missionnaire en racontant l’histoire de Jésus ou de leur grand ami Kizito… En rentrant, leurs fagots « missionnaires » sur la tête, tout le village s’émerveille d’entendre les chants bruyants des « wa-kizito » et de voir leur joie et engagement ! Leur enthousiasme est vraiment contaminant ! D’autres jeunes de la paroisse s’y ajoutent …
Ces deux groupes, les « Kizito » du père André et les « Anuarite » de la sœur Tina, furent encouragés par Mgr Dominique KIMPINDE, à cette époque Vicaire général du Diocèse. Et quand Mgr André KASEBA fut nommé Évêque du Diocèse de Kalemie-Kirungu, il prit le Mouvement à coeur. Et pour lancer définitivement le jeune mouvement et lui permettre son plein élan, il nomme le Père André Thijs comme aumônier diocésain et la Sœur Da Tina Anthonissen, Sœur Missionnaire de Notre Dame d’Afrique, comme conseillère. Dans les années qui suivent les quatre camps de formation deviennent une tradition durant les grandes vacances à Kirungu. D’autres réunions KA pour le nord du diocèse sont organisées à Kalemie…
Le mouvement KA prend de l’ampleur !
Mgr André Kaseba, alors président de la Conférence Épiscopale du Congo, exporte le mouvement jusqu’à l’autre coin du pays et le fait connaître à ses confrères évêques à Kinshasa. Huit grands séminaristes lancent le mouvement KA dans la pastorale des jeunes de tout l’archidiocèse de Kinshasa. KA se répand dans d’autres pays comme Cameroun, Ouganda, Congo-Braza, Guinée … La petite graine KA, tombée en terre à Kalemie-Kirungu, trouve partout une terre fertile et porte du fruit en abondance.
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