Les « sœurs du monde » : une équipe internationale de religieuses en Sicile auprès des migrants.
Le pape François a demandé l’an dernier aux religieux de s’engager dans l’accueil des migrants. A la demande de l’Union Internationale des Supérieurs Générales (UISG) des congrégations féminines dont les Sœur Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (Sœurs Blanches) ont décidé de participer à une équipe inter-congrégationnelle et internationale en vue d’accueillir les migrants qui débarquant en Sicile. Ces migrants arrivent aussi de l’Afrique et, pour eux, être accueillis par des religieuses africaines qui peuvent mieux comprendre leur drame est un précieux soulagement.
Soeur Vicky Chiharhula, Missionnaire de Notre Dame d’Afrique, Conglaise, partage les premiers pas de cette équipe.
Religieuses avec des migrants en Sicile.
Nous sommes arrivées en Sicile le 14/12/2015, de cinq Congrégations de nationalités différentes : Argentine, Erythrée, Inde, Pologne et République Démocratique du Congo. Nous étions très bien accueillies de tous dans le diocèse d’Agrigento et au-delà. Dès le début, le cardinal Francesco Montenegro, archevêque d’Agrigento a voulu une communauté qui, par sa vie, puisse témoigner que c’est possible de vivre heureuses tout en étant différentes. « Le plus important n’est pas ce que vous ferez, mais le témoignage d’une vie commune heureuse » disait-il. En vivant unies malgré nos différences (cultures, charismes/spiritualités, races, langues), nous cherchons à bâtir des ponts entre la population sicilienne qui nous accueille et les migrants qui viennent des diverses cultures, races, religions, langues et nations. Plusieurs personnes nous appellent « les sœurs du monde »
Nos premiers pas de « migrantes » avec les migrants :
Nous sommes encore à nos premiers pas dans l’effort de la connaissance mutuelle en communauté ainsi que celui de la connaissance de la culture sicilienne qui nous est totalement inconnue et différente des nôtres. Nous vivons dans notre chair ce que signifie « être migrant », comme le vivent ceux qui sont venus des différents coins du monde. L’unique et grande différence est que nous, nous l’avons librement choisi pour le Christ et sa mission.
Pendant que nous découvrons le milieu et sa réalité, nous faisons de petites choses : présence au port à l’arrivée des migrants, formation pour l’écoute et stage dans les centres d’écoute du diocèse, visites des migrants hospitalisés et sur la rue, etc.. Même si dans notre groupe il y a plusieurs langues, l’Italien reste un grand défi. Nous devons bien le connaître pour pouvoir faciliter la communication entre les uns et les autres. Il nous faut fournir beaucoup d’effort à cet effet.
Notre vie communautaire, un signe de l’Esprit
Notre vie communautaire est en quelque sorte une mission en soi. Nous souhaitons bâtir une communauté qui reflète la beauté de la fraternité universelle dans la différence. Cela n’est va pas de soi… Tous ceux qui viennent nous voient ou qui entendent parler de notre expérience disent que c’est un signe de l’Esprit pour l’avenir de la vie religieuse. Nous sentons un appel pressent d’obéir à l’Esprit de Dieu et de le laisser accomplir en nous l’œuvre du Père. Nous cherchons encore la meilleure manière de nous engager concrètement, pour bâtir des ponts solides entre nous et avec tant d’autres.
Nous sommes très reconnaissantes envers toutes les personnes qui nous soutiennent de diverses manières. Puisse le Seigneur nous accorder la grâce de mettre en commun la richesse de nos cultures et de nos charismes, pour être un signe visible de son règne d’amour, d’unité et de miséricorde sur cette terre sicilienne !