Malindi est une ville située à 120 km de Mombasa (Kenya).
Avec ses puits salants, ses travailleurs non rémunérés et sa population chinoise toujours plus nombreuse, elle est en pleine expansion. Aujourd’hui, elle compte 18 paroisses avec 38 prêtres dont 14 diocésains, 2 Fidei Donum, 64 Sœurs, 22 Religieux et 11 séminaristes.
Située sur la côte de l’océan indien, Malindi est fortement touchée par le trafic humain, une nouvelle forme d’esclavage. Aussi, notre conviction première est-elle que l’éducation est un facteur important pour l’éradication de ce phénomène, et pour le soutien aux victimes. Certes, les projets de microfinance contribuent déjà à élever le niveau de vie de cette population, mais une approche globale est également nécessaire pour atteindre ce but. L’Église catholique et les au- tres religions ont entrepris d’y collaborer, notamment par le biais du Centre : « Pope Francis Rescue Center », qui existe déjà à Malindi.
La devise du Centre « Rescue Center » (Centre de Secours) est : « Aimer et Servir ».
Officiellement ouvert le 21 juillet 2015, sa vision est de « Bâtir une société où tous les enfants vivront dans la dignité, et dont les droits seront protégés. » Il veut collaborer à une même mission, avec les églises, le gouvernement et les autres bienfaiteurs.
Aujourd’hui, nous sommes trois Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique envoyées à la communauté de Malindi : Sœur Margarita infirmière, Sœur Rédempta conseillère, et moi Sœur Maggi, qui travaille au programme de conscientisation contre le trafic humain et ses conséquences.
Concrètement, notre mission est de trouver des moyens pour aider hommes, femmes et enfants, victimes d’agressions sexuelles, indépendamment de leur race, leur ethnie, leurs croyances religieuses, pour les amener à lutter et à prendre leur vie en main. Les jeunes qui viennent au Centre ont souvent des histoires personnelles, de grandes souffrances et des expériences traumatisantes d’agressions sexuelles. Le foyer est un abri pour quelque trois mois et parfois davantage, pour commencer leur guérison. Ils bénéficient d’une préparation intensive pour réintégrer la société hors du centre. Ensuite, ils sont suivis pendant un an, et aidés dans leur éducation. Nous voudrions que les jeunes puissent retourner dans leur famille. Le mois dernier, 300 enfants victimes d’agressions sexuelles se sont présentés au Département pour les enfants. Désormais, ils peuvent être adressés à un Centre d’aide comme celui de
« Pope Francis Rescue Home. » Nous avons d’excellentes relations avec les hôpitaux de district, l’administration, les Églises d’autres croyances et les organisations religieuses. Il est important de collaborer avec tous, pour pouvoir offrir à ces jeunes, une nouvelle vie.
L’évêque de Malindi, Mgr Emmanuel Barbara, espère que ce projet réussira, car il a de plus en plus conscience de la situation ré- elle de la ville. Il considère, com- me le Pape François, que ces violences perpétrées, sont un « crime contre l’humanité » et désire y apporter des solutions.
L’orientation de ce centre est basée sur l’enseignement social de l’Église. Ainsi, pour nous SMNDA, nous sommes engagées à différents niveaux, pour voir, juger et agir, afin d’assurer la dignité de la personne humaine.
Nous voulons ouvrir nos tentes, pour regarder le monde avec des yeux et un cœur nouveau. Être des lumières pour tous, spécialement pour les victimes du trafic humain ou des travaux forcés.
Rappelons-nous les paroles de notre fondateur, le Cardinal Lavigerie, « Je suis homme, et rien de ce qui est humain ne m’est étranger. »
Sr Maggi Kennedy