Sœur Maite Sanz a rejoint les SMNDA en 1981, a travaillé au Malawi, en Tanzanie, en Pologne et au Mexique. Actuellement en Ouganda, elle œuvre principalement avec les jeunes, dans l’animation vocationnelle et missionnaire et dans la formation de futurs religieux missionnaires.
Elle partage avec nous son expérience de vie.
Pour vous, qui est missionnaire ?
Sœur Maite : Tout baptisé par le simple fait qu’il appartient à l’Église du Christ est appelé par Lui à être missionnaire, c’est-à-dire appelé à annoncer la bonne nouvelle de l’Amour de Dieu pour l’humanité exprimée dans le don de soi de Jésus Christ.
Aujourd’hui, certains sont appelés à l’être chez eux, d’autres à aller au-delà des frontières pour atteindre d’autres personnes qui peuvent avoir un grand besoin de cette bonne nouvelle qui sera signifiée par une présence aimante et une main secourable.
Nous, sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, qui quittons notre famille, notre pays pour vivre ensemble, comme des sœurs, dans des communautés interculturelles, nous souhaitons répondre à l’appel de Dieu de tendre la main aux personnes vivant en périphérie de la société.
Ces personnes ont peut-être entendu parler de Jésus, mais nous voulons vivre avec elles la solidarité et la proximité, dans les relations quotidiennes, le contact, l’amitié…, signifier l’amour du Christ et son désir que chaque personne vive dans la dignité.
Comment une personne peut-elle reconnaître qu’elle est appelée à être missionnaire ?
Sœur Maite : Pour reconnaître l’appel à être missionnaire, cette personne doit se donner du temps pour écouter le Seigneur. Le temps de prière et de silence est important pour que l’on puisse écouter Dieu et soi-même.
Un signe de cet appel, c’est le désir de partager le don de la foi que l’on a reçu. Un autre signe c’est le mouvement de l’Esprit Saint à l’intérieur de la personne qui se sent attirée vers la direction à suivre pour devenir missionnaire. La joie et la paix qui accompagnent ce désir sont également des signes que Dieu appelle peut-être la personne à s’engager dans la tâche de collaborer avec lui dans le domaine missionnaire.
Il n’est peut-être pas facile de reconnaître l’appel, lorsque nous sommes jeunes, nous sommes un peu sourds du fait du bruit des nombreuses invitations, désirs et rêves. Il est important de pouvoir exprimer ces appels et désirs et les sentiments qui les accompagnent avec quelqu’un qui peut nous aider, afin de pouvoir les clarifier et voir lequel donne un vrai sens à sa vie.
Comment avez-vous découvert votre vocation missionnaire ?
Sœur Maite : J’ai pris conscience du grand don de la foi que j’avais reçu chez moi. J’ai vu que c’était un don que d’autres n’avaient pas reçu ou reconnu, je me suis demandée : pourquoi ?
J’ai fait l’expérience d’un immense amour de la part de Dieu qui m’a appelée à la vie, j’étais remplie d’une profonde gratitude tant pour l’AMOUR que pour la FOI.
J’ai demandé à Dieu, non pas pourquoi j’ai reçu ces dons, mais à quoi Il voulait que je les utilise. Comment et où il voulait que je les utilise et que je les partage ?
J’ai dit à Dieu que je voulais que ma vie soit une action de grâce pour le don de Son grand amour pour moi et que j’avais besoin qu’Il me montre la voie à suivre.
Comme le dit le poète : « il n’y a pas de route toute faite, nous faisons la route comme nous marchons », alors j’ai marché, j’ai planifié, j’ai rêvé, j’ai prié et j’ai écouté; à la fois la réalité autour et à l’intérieur de mon cœur. « Si Dieu m’aime comme j’en ai fait l’expérience, il aime aussi tous les habitants du monde, mais tout le monde ne le sait pas ».
Et quand j’ai rencontré les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, j’ai su dans mon cœur que c’était avec elles que Dieu voulait que je partage mes dons. Elles vivent une vie de don de soi à Dieu; elles vivent dans des communautés internationales et interculturelles; elles sont consacrées à l’Afrique; 3 piliers de vie qui m’étaient précieux.
Le résultat a été que chaque fois que j’ai pensé à devenir l’une d’entre elles, je suis devenue si joyeuse, si heureuse et pleine de paix dans mon cœur, que j’ai eu l’impression d’être arrivée « chez moi ».
Interviewée par Sœur Magdalena Orczykowska