« … il est nécessaire de poursuivre notre formation. Les temps d’approfondissement spirituel et professionnel ne porteront leur fruit que liés à un effort personnel continu qui sait exploiter les moyens, même modestes, à notre portée. (Constitutions N° 86) »
Depuis le début, notre congrégation a été très attentive au parcours d’étude des jeunes qui voulaient nous rejoindre. A côté des études doctrinales, il y a toujours eu un mandat de nous former à des professions qui pourraient enrichir notre apostolat, avec des méthodologies et outils spécifiques à notre mission.
Dès le début, il y eut l’étude des langues et dialectes locaux, l’arabe et autres langues pour l’Afrique du Nord. Certaines sœurs en avaient acquis une telle maîtrise qu’elles sont devenues maîtres et professeurs.
En ce qui concerne les professions, il était prévu au début, pour toutes, des cours pratiques pour faire face aux défis des contextes de l’époque. Plusieurs sœurs arrivaient de familles travaillant sur des fermes, mais elles devaient apprendre à s’adapter à un climat différent pour pouvoir cultiver leur propre nourriture. Avec le temps, elles sont arrivées à entretenir des vignobles et à apprendre la maçonnerie et la cordonnerie ! Bien sûr, toutes étaient capables de faire le ménage et la cuisine, mais même dans ces tâches plus humbles, il y a des sœurs qui se sont distinguées, étant capables de créer des ambiances agréables et accueillantes dans des conditions difficiles.
Avec le temps, certaines sœurs arrivaient déjà avec des études et expériences dans l’enseignement, les soins de santé, le secrétariat. Chacune offrait ses services pour la communauté et l’apostolat. D’autres sœurs ont pu faire des études de droit ou de médecine et elles se sont distinguées par leur zèle à atteindre les meilleurs niveaux possibles dans les services offerts.
Aujourd’hui chaque sœur suit un parcours d’étude individuel pour développer ses potentialités et enrichir son apostolat. Nous avons certains établissements de référence, comme le Collège Tangaza à Nairobi, avec ses filières dans toute l’Afrique, ou l’Institut St Anselme à Rome.
En ce qui concerne les langues, les soeurs doivent maîtriser le français et l’anglais et de plus étudier la langue du lieu de leur apostolat, pour pouvoir communiquer directement avec les gens.
Il y a aussi le PISAI de Rome, fondé par les Pères Blancs, qui est un établissement d’excellence. L’Institut Pontifical d’Etudes Arabes et Islamiques, est un centre d’étude et de recherche dont les activités éducatives et scientifiques préparent à un dialogue théologique éclairé avec les musulmans. Plusieurs de nos sœurs l’ont fréquenté et sont aussi devenues professeurs au PISAI !
Parfois ce parcours peut porter sur des études inattendues… Écoutons une expérience d’étude de notre sœur Franceline Hien.
« En février 2018, je recevais un envoi en mission au Kenya pour trois ans d’études en développement humain et durable. Avec mon aptitude d’enseignante au primaire et mon diplôme de jardinière d’enfants, je me demandais intérieurement « Mais pourquoi ne pas faire des études dans le domaine de l’éducation ? »
En même temps, j’étais habitée par la curiosité de savoir en quoi consistaient des études de Transformation Sociale, car je m’intéresse au domaine social, surtout pour pouvoir travailler avec les personnes déplacées.
Une fois à l’université, j’ai découvert qu’il s’agissait d’une transformation personnelle pour pouvoir apporter une contribution à notre société en quête de changement authentique.
Ce programme m’a ouvert le cœur et les yeux pour voir comment nous pouvons faire les mêmes choses, avec un esprit nouveau : trouver des solutions durables à partir de nos ressources locales en ne comptant plus seulement sur l’argent pour réaliser un projet, mais en prenant en compte les ressources humaines, les connaissances locales et l’espace physique pour les valoriser en vue d’un changement durable et authentique. C’est vraiment un défi dans notre monde actuel. Ce que j’ai appris ne s’applique pas seulement pour des projets de développement, mais aussi dans nos communautés et notre vie apostolique, où que nous soyons.
Pour une réalisation durable et fructueuse, le travail en groupe et en réseau et la collaboration sont des valeurs à cultiver et à vivre en tant qu’agent de transformation. Ceci a été bien mis en œuvre durant ces trois ans de formation. Il y eut beaucoup de défis mais aussi beaucoup de joies à vivre, étant donné que Tangaza est une famille riche de diversités culturelles.
Le plus beau cadeau que l’université m’ait offert, au cours de l’année scolaire 2021/2022, fut de me permettre de faire partie de l’équipe de la commission électorale, à l’occasion des élections présidentielles. Cela m’a ouvert les yeux sur la manière de conduire des élections.
Merci à toutes et à chacune pour vos prières et encouragements de tout genre. C’est grâce à vous que j’ai pu réaliser ces études. Un merci particulier à ma communauté de South B qui a su me soutenir et m’encourager durant ce temps.
Je vous souhaite Jésus où que vous soyez. »