Par Sr Aghate Mukamuligo, Lilongwe, Malawi
J’ai vu et j’en témoigne. De janvier à mai 2022, j’ai vécu une belle expérience au service de la Communauté Catholique St Ignace de Loyola.
Au Camp de Réfugiés il y a trois communautés catholiques dont celle de St Ignace de Loyola : les Pères Jésuites en assurent le service. Au départ il y avait une seule communauté, mais aujourd’hui, il y en a trois ! C’est dans cette réalité d’Eglise qu’avec la grâce de Dieu nous essayons de vivre notre foi.
La plupart des jeunes sont nés et ont grandi dans le camp de réfugiés. Originaires pour la plupart de Tanzanie, ils ont été acheminés vers le Malawi. Ces jeunes, membres de la communauté catholique St Ignace de Loyola sont bien engagés et prennent leur part dans la construction de l’Eglise. Pendant le temps de Carême, nous avons cheminé ensemble avec un objectif : faire fructifier les qualités qui sont en nous et les mettre au service des autres. Cela nous a conduit à découvrir l’une ou l’autre faiblesse qui nous empêche d’avancer et peut détruire notre vie de groupe. Nous avons ainsi décidé d’une action, pour nous préparer activement à la fête de Pâques : participer à notre rencontre du dimanche, préparer ensemble le Dimanche des Rameaux et la Journée Internationale de la Jeunesse Catholique, rencontrer les personnes d’autres groupes : l’Equipe du conseil de la communauté Catholique, la délégation des petites communautés chrétiennes, les mouvements d’action catholique (Mamans catholiques, Charismatiques)
J’ai vu et je témoigne de la créativité de ces jeunes que ce soit dans les prises de parole en public, les talents mis au service des autres, la recherche de moyens pour vivre la réconciliation à tout niveau, chacun utilisant sa culture d’origine, son passé, sa situation actuelle dans le camp de réfugiés. Malgré le chemin qui peut être long, j’essaye d’être à leur côté, de rendre visite à leurs parents, dans l’écoute, l’encouragement et surtout dans le partage de leurs joies et de leurs peines.
Perspectives d’avenir : Faire qu’un grand nombre de jeunes participe aux rencontres. Il nous faut revoir la question des contributions lors des fêtes de jeunes, voir comment sensibiliser les jeunes dans les communautés chrétiennes de base. Écoutons les paroles de Mlle Jacqueline Malumalu, présidente et animatrice du groupe des jeunes, au soir de la Journée mondiale de la jeunesse célébrée dans le camp de réfugiés de Dzaleka, le 10 avril 2022.
« Mesdames et Messieurs, je voudrais partager ma joie à l’occasion de cette Journée, célébrée avec des jeunes de Saint-Ignace. La fête était formidable pour tous ceux qui y ont assisté, elle a eu lieu au centre de soins de répit Dzaleka. L’objectif de la fête était de célébrer le dimanche des Rameaux et la Journée internationale de la jeunesse. Cela s’est bien passé bien que certains des jeunes n’aient pu y participer en raison de difficultés financières (la contribution et la tenue pour la fête).
Ce que j’ai aimé et apprécié dans cette fête : d’habitude quand les jeunes vont aux fêtes, les parents se plaignent souvent que nous commençons tard et que nous finissons tard. Cette fois, nous avons commencé et terminé à l’heure ; le comité des jeunes n’aura pas de plaintes venant des parents.
Ensuite, il y a eu une bonne organisation et une bonne entente entre nous, sans problèmes parmi les jeunes dans différents services, rien ne s’est perdu, tout s’est bien passé. Nous avons pris le temps d’évaluer cette journée. Nous notons que nous avons atteint nos objectifs : organiser la fête et faire participer les personnes à tous les niveaux, respecter les horaires, assurer la mise en place du matériel. Nous en sommes fiers. »
Après ce fut à sœur Agathe de prendre la parole pour clôturer la journée.
« Il y a de la vie au camp à Dzaleka. Il y a de la créativité. Il y a différents groupes très actifs et c’est pour cela que nous venons volontiers participer à toutes les fêtes ou rencontres, malgré les 45 à 50 km qui séparent Lilongwe, où nous habitons, du Camp de réfugiés de Dzaleka.
Ouvrons nos esprits et nos cœurs, écoutons la voix de l’Esprit pour savoir où et comment servir Jésus Christ qui nous appelle et nous envoie ».
Sœur Agathe MUKAMULIGO, au service de la Pastorale de JRS (Jesuit Refugee Service), en collaboration avec le Père Dieudonné Mampasi, Jésuite .