Le 15 août fut le jour solennel de l’assomption de la Vierge Marie. Dans notre paroisse à Ghardaïa, nous étions cinq en nombre dont trois paroissiens et deux Sœurs de Notre Dame de la Salette à El-Menia qui nous ont rejoints pour cette grande fête. Notre Sœur Domina était partie à la session de Taizé à Tlemcen. Elle nous partage ses expériences.
Le 14 août, J’ai pris la route vers 18h00 pour me rendre à Oran en vue de participer à la session de Taizé Tlemcen d’une semaine. Je suis arrivée à Oran tard la nuit pour continuer à Tlemcen le matin. J’étais bien accueillie par nos sœurs de la communauté d’Oran. Le 15 août, je me suis rendue à Tlemcen avec la Sr. Jeanne d’ Arc, Sr. Clémentine et une amie de nos Sœurs de la communauté d’Oran. C’était pour moi une grande joie d’être avec elles. Nous sommes arrivées à Tlemcen à midi et nous avons rejoint les autres pour la célébration eucharistique. C’était une belle célébration animée par des bons chants en différentes langues. Ce n’était qu’un commencement et ouverture de joie qui nous a accompagnés tout au long de la semaine en approfondissant la vie de Taizé. Nous étions à peu près au nombre de 70. Ce sont les étudiants, les religieux, les religieuses et un couple avec leurs 3 enfants. Nous venions de différents pays mais vivant en Algérie. Tous les matins, nous avions un parcours biblique et après, le partage en groupe qui nous a aidés à approfondir notre foi chrétienne. Et tous les après-midi, nous approfondissions le thème sur la théologie du cœur, suivi par un partage en groupe. C’était très riche car nous venions de différentes dénominations, cultures et pays, etc. Notre différence, c’est notre richesse. La simplicité, la prière, l’animation, les chansons, le silence, la collaboration et tout le reste de Taizé étaient touchants. J’aimerais vous partager ce qui m’a touchée durant cette semaine. C’était ma première fois de participer à la prière ou à une rencontre de Taizé et une rencontre œcuménique. L’esprit et l’humeur ne montraient pas les différences de nos dénominations sans que la personne le dise elle-même. Nous étions animés par un esprit comme celui qui animait les premiers chrétiens « qui faisaient tout en commun ». Beaucoup d’étudiants ont apprécié la vie communautaire qui ne leur semble pas nouvelle mais, elle était si différente et unique ! La prière de Taizé se déroule avec les chants, les psaumes, la parole de Dieu, les intercessions, le silence et le partage du pain. Beaucoup d’étudiants ont apprécié le moment de silence car ils n’étaient pas habitués. Nous écoutons quelques témoignages :
« Je n’aimais pas le silence quand il m’envoyait dans mon passé et ça me faisait revivre les temps durs de mon passé. Je préférais écouter la musique. Maintenant, je suis content que je sois arrivée à vivre le silence. Ça m’a aidée d’être proche de Dieu et de trouver les solutions de quelques problèmes que j’avais ».
Un autre nous dit : « Entendu que orthodoxe, au début, c’était très difficile de m’habituer et de me concentrer au moment de silence. Dans notre église, nous prions à haute voix et beaucoup de fois tout le monde passe du temps en parlant. Je ne savais pas qu’on pouvait prier en silence. Je suis content que j’aie eu ce temps de silence. J’ai appris à écouter Dieu, à m’écouter et à écouter les autres et ça me fait du bien. »
Un autre nous partage. « J’ai aimé le moment de l’amoindrissement de la lumière avant le silence. Ça s’éteint doucement et durant ce moment, je me sentais plus proche de Dieu. C’était comme moi et Dieu, et personne d’autre ».
Le dernier nous partage : « moi, je me sens vivant et très libre, je me sens comme si je suis chez moi, on dirait que je suis dans un autre monde et pas en Algérie ».
C’était le moment d’étancher la soif de notre foi. C’a été un bel exemple d’unité qui dépasse la rencontre physique mais, l’unité de foi dans la prière et l’unité du cœur dans le partage des expériences de vie dans la liberté, confiance et ouverture sans jugement. Et moi je dis : voilà que la prière de Jésus pour ses disciples est exaucée, « Jn 17.21» (Que tous soient un, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé). L’unité est possible. Soyons des artisans d’unité !!
Sœur Domina, de Ghardaia