« Il n’y a que les femmes qui peuvent accomplir cette mission !» dit le Cardinal Lavigerie.
Les sœurs de la communauté de Ghardaia, en Algérie, participent à des cérémonies de mariage réservées aux femmes.
C’était 2 jours avant la naissance de notre Sauveur Jésus que deux de nos sœurs ont participé à une fête de mariage d’une famille amie de notre communauté. C’était une belle expérience de se trouver au milieu de tout ce monde féminin Mozabite. Quand nous sommes arrivées, nous avons vu les femmes ‘couvertes’ selon leurs cultures qui ne leur permettent pas de montrer leurs visages quand elles sont dehors. En entrant à l’intérieur, nous pouvions voir la beauté de ces femmes avec leur gentillesse et leur accueil chaleureux. C’était la fête de la danse, qui se fait avant le mariage dans la famille d’une fille. C’était intéressant de voir l’habillement des différentes cultures algériennes, car la jeune mariée a dansé et changé de tenues dans cette nuit-là au moins cinq fois. Tout le monde chantait et dansait avec elle à tour de rôle, accompagné par la musique et les instruments traditionnels. A la fin de la danse, elles ont offert le thé Algérien et les gâteaux. Nous avons vécu cette expérience dans la joie et le bonheur d’être femmes avec les femmes.
Le 26 décembre, nous avons aussi participé, à une autre fête de mariage à Melika. Nous avons trouvé que c’était deux mariées qui sont cousines et qui ont préféré que la cérémonie soit faite dans la même famille. Nous sommes arrivées après la prière d’après-midi et nous avons partagé le repas avec eux. Nous avons appris que selon leur tradition, les fêtes doivent se faire dans la norme établie par la culture et la tradition Ibadite, tout est préétabli pour éviter les inégalités de moyens matériels. Il n’y a pas de cérémonie pour les riches ou les pauvres ; la société offre le moyen pour que partout où il y a le mariage, il y ait la même façon de célébrer ; comme la nourriture, l’équipement, les tapis, les ustensiles, etc. Cette fois ci c’était la cérémonie du henné : on met le Henné sur les mains et les pieds de la mariée. C’était une cérémonie pour initier la fille à sa tradition. Ici, on l’habille dans un habit traditionnel qui porte différentes significations. Par exemples : le tissu blanc, symbole de linceul qui rappelle à la mariée que la mort existe, le tissu qui a plusieurs couleurs pour lui rappeler que dans la vie, il y a du bon et du mauvais, etc. A la fin, elles nous ont aussi mis le henné dans la paume de la main!
Nous sommes reconnaissantes d’être femmes au milieu de ces peuples qui nous accueillent et nous font participer à leur culture et leur vie quotidienne. Notre fondateur avait bien dit que « Malgré le zèle des missionnaires, leurs efforts ne produiront jamais de fruits suffisants s’ils ne sont aidés par des femmes apôtres auprès des femmes ».
Nous souhaitons bon ménage et le bonheur à tous ces couples ; que la Sainte Famille de Marie, Joseph et Jésus les accompagne. C’est aussi dans cette joie d’être apôtres que nous avons accueillis chez nous encore cette année une vingtaine d’enfants, beaucoup moins nombreux cette année, suite aux événements actuels de l’Eglise d’Algérie. Les enfants qui viennent chez nous y apprennent aussi à vivre ensemble, jouer ensemble entre arabes et mozabites, entre fille et garçon. Tenir compte positivement de nos différences pour aller plus loin ensemble. L’expérience de la coupe du monde cette année a beaucoup inspiré ces petits enfants qui viennent chez nous « apprendre à passer la balle à l’autre pour marquer le but pour le succès commun. »
Communauté de Ghardaia (Algérie)