(de gauche à droite) Frère Mwansa Rodgers, P. Drani Felix, Sr Linah Siabana, P. Konseimbo Karim. Devant, Sr Magdalena Orczykowska et Sr Julienne Bouda – portant les vestes de leur équipe pour les réfugiés.
Notre nouvelle communauté au Nord de l’Ouganda nous fait participer directement à donner corps au rêve et au désir de la Congrégation d’ouvrir de nouvelles missions, d’aller vers les périphéries et de collaborer avec les Missionnaires d’Afrique.
En action de grâces pour nos 150 années d’existence, unis comme fils et filles du Cardinal Lavigerie, nous avons commencé un nouveau projet commun au service des réfugiés qui répond en même temps à une de nos orientations apostoliques : Migration, réfugiés et personnes déplacées dans leur pays.
L’escalade des conflits armés dans différentes parties du monde a fait croître le nombre de migrants et de réfugiés qui fuient leur pays d’origine à la recherche de sécurité et de meilleures conditions de vie. A cause de l’insécurité prolongée au Sud Soudan, en RDC, en Ethiopie, l’Ouganda est un pays hôte pour plus d’un million de réfugiés, devenant ainsi le pays ayant le plus grand nombre de réfugiés en Afrique.
Écoutant la voix de l’Esprit, les Missionnaires d’Afrique et les Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique ont eu le courage d’aller vers les périphéries et de commencer une nouvelle mission dans un endroit où peu se risquent à aller. Le diocèse d’Arua auquel nous appartenons couvre une bonne partie du Nord de l’Ouganda ; environ 50% de la population sont des réfugiés, établis dans différents camps. En même temps, les agents pastoraux sont peu nombreux, trop peu pour répondre aux besoins pastoraux des gens.
C’est à la fois un défi et un privilège pour nous de nous mettre sur les traces des sœurs qui nous ont précédées dans la mission, elles qui avec le même courage ouvrirent de nouveaux postes de mission dans différents coins du monde.
Dans nos débuts tout simples nous sommes à l’école de la simplicité de nos sœurs, de leurs attitudes d’écoute et de leur ouverture aux gens auxquels elles étaient envoyées. Durant notre enquête sur leurs besoins nous avons eu l’occasion d’être proches des gens. Nous avons vu leur souffrance, les avons écoutés, nous avons entendu leurs appels à l’aide.
Dans bien des cas nous voyons que notre approche est différente de celle d’autres organisations parce que nous nous asseyons, nous écoutons et prévoyons de les accompagner et de rester plus longtemps avec eux (pas seulement pour un ou deux ans). Grace à cela, les gens peuvent partager librement leurs joies, leurs défis. Le simple fait de venir et notre présence leur fait rendre grâces à Dieu parce que cela leur donne l’espoir d’un changement, aussi petit soit-il.
La vision de notre dernier Chapitre Général 2017 nous invitait à ouvrir les portes à des communautés dynamiques, prophétiques et ouvertes. Nous reconnaissons que la communauté que nous formons, dans toute sa diversité, est pour nous une bénédiction. Dans une réalité particulièrement riche en défis notre communauté « source de vie » est un atout pour la mission ; nous nous sentons accueillies, comprises, soutenues. Unies, nous entraidant, partageant les responsabilités nous devenons témoin d’une unité possible dans la diversité.
Notre interculturalité et notre manière de vivre et de travailler ensemble est témoignage et signe d’espérance pour ceux auxquels nous sommes envoyées qui sont souvent victimes de conflits tribaux et de discordes. Un des éléments importants de notre mission à Ukusijoni est une collaboration rapprochée avec nos frères Missionnaires d’Afrique. Nous sommes envoyés ensemble dans cette mission que nous menons : rencontres fréquentes, planification, activités en commun, visites aux camps de réfugiés, contacts avec diverses autorités et organisations, célébrations eucharistiques et fêtes de la famille Lavigerie.
Nous prenons conscience fréquemment que nous sommes là les uns pour les autres surtout dans les moments de maladie et d’autres difficultés. Nous les sœurs, recevons beaucoup d’appui de nos frères : pour aller à l’hôpital ou au marché pendant la saison des pluies, ils sont toujours prêts à nous aider avec leur voiture. De leur côté ils peuvent compter sur nous quand ils veulent prendre un repas chez nous.
Vraiment, nous pouvons dire que plusieurs recommandations de notre dernier Chapitre Général sont devenues réalité dans nos vies et notre mission : nous sommes des porteuses d’espérance qui, écoutant la voix de l’Esprit, avançons ensemble vers les périphéries.
Communauté d’Ukusijoni, Ouganda