Le Chapitre général est l’occasion d’un nouveau départ, c’est une option de vie qui contient en elle-même des potentialités à développer, en vue de la transformation de la congrégation et de chacune de ses membres.
Mercredi, nous avons commencé la journée par un partage sur ce qui avait touché chaque sœur la veille. Commençant par la présentation du rapport du Conseil général qui montrait la réalité de la congrégation avec ses lumières et ses ombres, nous avons ensuite cheminé dans la vie d’un apôtre : Carol, une de nos sœurs vit sa mission dans son village, créant de la nouveauté en elle et chez ceux et celles à qui elle est envoyée. Nous avons entendu les voix puissantes de nos jeunes sœurs qui nous parlaient. Cela a réveillé beaucoup de sentiments et a été source de joie. Notre prière du matin fut donc naturellement une action de grâce pour ce temps intense vécu ensemble et pour toute la vie nouvelle reçue et donnée par nos sœurs tout au long de notre histoire.
Le 4ème jour a été consacré à la présentation des rapports. Le rapport financier a fourni beaucoup d’informations, nous a invité à vivre la subsidiarité et la coresponsabilité dans notre mission et à être responsables les unes des autres. L’économe a bien montré comment le cri de la terre est lié au cri des pauvres, ce qui remet en question la croissance illimitée, étroitement liée au capitalisme. Le rapport nous a remplies de gratitude et a été un appel à vivre dans la reconnaissance, en développant davantage le sens de la justice.
Le rapport sur l’Europe et l’Amérique a mis en lumière l’engagement de nos sœurs âgées. Leur sens de l’appartenance, l’enracinement dans les valeurs chères aux SMNDA, leur pleine participation à la vie de la congrégation, leur feu et leur espérance revigorent et encouragent les sœurs en responsabilité et celles qui sont encore actives. Elles ont présenté la communauté au service des réfugiés à Karlsruhe, en Allemagne. Elles accompagnent les réfugiés et leur maison est ouverte aux migrants de différentes religions pour des événements interreligieux ; leur cuisine est ouverte aussi pour permettre aux réfugiés de cuisiner de temps en temps leurs plats traditionnels.
Deux coordinatrices laïques responsables des Pays-Bas et de l’Espagne ont représenté les coordinatrices laïques des autres pays d’Europe et d’Amérique et ont présenté le rapport de leur pays respectif. La présence des laïcs dans certains pays a été très appréciée et une sœur a exprimé la reconnaissance et la gratitude des sœurs pour la présence des laïcs, avec ces mots en Luganda « webale kutuangala » (merci de nous aider).
Le rapport de l’entité Afrique Centrale et de l’Est a souligné l’engagement des sœurs dans le camp de réfugiés de Dzaleka et dans le centre Tikondane pour les enfants de la rue au Malawi. Dans de nombreux endroits elles rendent visite à des musulmans et à des personnes d’autres églises chrétiennes ; le rapport parlait aussi du service des sœurs à Tandale, banlieue musulmane pauvre de Dar-es-Salaam, où elles sont les seules religieuses et où le dialogue de vie est vécu dans les différents services et écoles pour les musulmans et les chrétiens, et à travers les visites aux femmes en situation de prostitution à Wanja wa fishi.
Les responsables de l’entité Maghreb et Afrique de l’Ouest ont présenté le travail des sœurs au service des réfugiés et des migrants, la visite des prisonniers et le dialogue de vie entre musulmans et chrétiens dans les pays du Maghreb. La plantation d’arbres en Mauritanie avec l’aide de la population locale et au Burkina la participation aux fêtes musulmanes en signe de reconnaissance , l’engagement à lutter contre la traite des êtres humains et à travailler avec les migrants ont aussi été relevés.
Au cours de l’homélie, en ce jour de fête des apôtres Philippe et Jacques, le père David (Dave ?) nous a rappelé que notre identité est d’être des apôtres. Nous ne sommes pas seulement des sœurs religieuses, nous sommes des sœurs missionnaires. Un apôtre est quelqu’un qui a rencontré le Seigneur ressuscité et qui en témoigne. Un apôtre est un témoin de la Bonne Nouvelle, non seulement par ce qu’il dit, mais par sa façon d’être. Saint François aurait dit à ses frères lorsqu’il les a envoyés en mission pour la première fois : « Prêchez l’Évangile en tout temps ; utilisez les mots quand ils sont nécessaires ». L’apôtre donne un témoignage évangélique non seulement par ce qu’il fait mais surtout par sa manière d’être. Le témoignage de vos sœurs âgées que nous avons entendu ce matin nous rappelle cette vérité.