La prière ce matin nous a rappelé que la Terre, peuplée de la famille de Dieu (toutes les personnes, toute la création et la richesse de notre diversité), appartient à tous. Nous sommes tous liés à la terre et les uns aux autres, tous blessés mais participant à la guérison de la création de Dieu, tous liés les uns aux autres par le respect, l’humilité, la patience, l’ouverture d’esprit et l’esprit de pardon que nous avons reçu dans le Christ Jésus. Chacun est digne qu’on prenne soin de lui et qu’on le respecte. Ensemble, nous pouvons nous engager à construire le royaume de Dieu ici, aujourd’hui : l’égalité, le partage, la compassion, la réconciliation seront notre chemin, afin que ce monde devienne un lieu où tous les peuples vivent dans la justice, la liberté et la paix.
À travers ce que nous avons vécu ces jours-ci, nous prenons conscience que nous sommes comme une tapisserie, accueillant nos différences et montrant nos similitudes. Le « check-in » quotidien du matin, moment de silence avec soi-même, passant au scanner son corps et l’expérience vécue permet de prendre conscience de la manière dont chacune est présente à elle-même, à ce qui veut s’exprimer en elle, et de la métamorphose qui se produit en elle… L’environnement sûr où nous sommes nous a aidés à exprimer des sentiments profonds en toute vérité.
Trois niveaux de réalité sont présents en nous à chaque instant : le niveau spirituel – Dieu en nous ; le niveau du pays des rêves – l’imagination, les rêves… énergies traitées et non traitées qui se trouvent dans notre vie ; et la réalité consensuelle – notre travail sur les procédures, les actes capitulaires. Nous arrivons, à ce moment du chapitre, au niveau du consensus. Pour autant, nous ne mettons pas de côté, ni le niveau du rêve (dont nous venons d’être témoins dans le partage), ni le niveau spirituel (prière du matin, mot de fin de journée du Père Dave, Eucharistie) qui nourrissent ce processus.
Pour comprendre ce que nous faisons dans ce chapitre lorsque nous traitons les choses et les problèmes, nous avons redéfini le « cadre du papillon » en 4 étapes :
1ère étape : Créer un « conteneur » sûr, un espace sûr pour parler en confiance et en vérité, est essentiel au bon déroulement du processus.
2ème étape : Nommer les problèmes réels non traités (« l’éléphant dans la pièce », par exemple, le patriarcat)… En les nommant, nous nous enracinons dans notre « vrai moi ».
3ème étape : Puiser le sang (l’Esprit) dans les ailes permet de se centrer sur sa propre identité, ici et maintenant.
4ème étape : Développer une boîte à outils pour faire fondre l’énergie gelée…
Ces quatre étapes nous aident à comprendre, d’une manière simple, ce que nous faisons dans le chapitre.
Nous honorons la démocratie profonde avec ses trois niveaux de réalité : le niveau spirituel, le plus profond (le Christ, l’Esprit Saint) ; le niveau du rêve (sentiments, émotions, imagination, rêves) ; et le niveau de la réalité, du consensus (ordre du jour, fonctionnement, actes capitulaires, constitutions…). L’énergie circule du niveau spirituel vers les autres niveaux, même si chaque niveau a ses énergies propres. Le risque et le danger surviennent lorsque l’énergie non traitée, passée et présente, prend la place du niveau du rêve et qu’il y a un « contournement spirituel ». Dans ce cas, pour éviter d’affronter des problèmes non résolus au niveau personnel, interpersonnel ou systémique, nous utilisons des explications spirituelles pour écarter ou éviter des émotions complexes ou des problèmes/blessures psychologiques et des étapes de développement inachevées.
Dans sa réflexion à la fin de la journée, le père Dave nous a rappelé comment les premiers croyants ont résolu un des problèmes auquel ils étaient confrontés : Que faire de ceux qui voulaient rejoindre la communauté et qui n’étaient pas juifs ? Voici comment ils ont abordé la question :
Ils se sont d’abord réunis et ont discuté de la question. Ils ont écouté tous les points de vue. C’est ce que nous avons appelé la « démocratie profonde ».
Après avoir écouté tous les points de vue, pour avancer, les responsables ont dû discerner ce qu’il fallait faire et prendre une décision. Pierre et Jacques, les chefs de la communauté chrétienne, ont alors dû jouer leur rôle et diriger. Et il leur a fallu une grande force intérieure pour le faire ! Selon Luc, toute la communauté a accepté la décision. Dans la lettre aux communautés, les responsables écrivent : « Il a semblé bon à l’Esprit Saint et à nous… »
Enfin, ils ont clairement communiqué la décision aux communautés concernées.