Au cours de la réunion du matin, on nous a rappelé la phrase du Mahatma Gandhi « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » et nous avons ajouté « dans la communauté et dans les SMNDA ». Ce temps et l’atmosphère de confiance créée dans la communauté du chapitre nous ont permis d’aborder sans crainte des questions venant de niveaux profonds, des rêves, mais aussi des questions importantes et difficiles, dans une atmosphère d’écoute intense.
Tout au long de ce chapitre, nous avons vécu une profonde expérience de transformation. L’expérience vécue ici nous montre que nous pouvons créer un environnement où la vérité peut émerger, être écoutée sans jugement, et guérie. Nous avons vu que la colère refoulée est un grand problème qui empêche la vie de circuler. Nous devons nous en occuper, car nous portons tou(te)s des blessures, et nous avons tous besoin d’être guéris, capables alors de devenir le « guérisseur blessé », courageux, véridique, transparent, responsable… Un adulte vulnérable, capable d’élargir sa tente, d’insuffler l’énergie vitale à lui-même, à ceux et celles qui sont dans son entourage et au monde.
Nous avons également appris que si, dans un processus de discernement, je présente ce que je vois, je donne ma vision ou mon idée au groupe/communauté, ce cadeau que j’ai offert au groupe ne m’appartient plus. Il appartient désormais à tous ceux et celles qui m’ont écoutée. Il est donc inutile que je défende mon point de vue, car il est devenu nôtre. De la même manière, j’ai reçu l’avis des autres comme un cadeau qui m’est offert.
Le groupe a accueilli avec gratitude tout ce qui se passait entre nous et en nous et l’a exprimé de différentes manières, avec différents gestes.
Jésus a demandé aux disciples : « Que dit-on du Fils de l’homme ? », suivi de « Et vous, qui dites-vous que je suis ?». Aujourd’hui, il nous demande : « Qui dites-vous être, vous les SMNDA ? Quelle est votre identité ? Qu’est-ce qui, en vous, est unique, distinctif, beau, sans lequel vous cesseriez d’être ce que vous êtes appelées à être ? Qu’est-ce qui fait de vous ce que vous êtes et vous distingue de tout autre groupe ? Quelle différence apportez-vous au monde ? Que sommes-nous, ici et maintenant ,en tant que microcosme des SMNDA »
Attentives à « l’ici et au maintenant », nous sommes en train d’expérimenter de nouvelles choses à travers notre interculturalité, nos différences de générations. Pour tenter de répondre à ces questions, un exercice nous a été proposé pour entrer en contact avec ce que nous ressentions au plus profond de nous-mêmes et découvrir ce qu’est aujourd’hui notre « être SMNDA », notre appel.
Par communautés ou groupes, les capitulantes ont exprimé le caractère unique des SMNDA sur une grande feuille de papier blanc, portant sur le bord les cinq lettres SMNDA. Pendant qu’une communauté dessinait en silence, remplissant une lettre, les autres communautés la suivaient, la soutenaient, l’accompagnaient… puis, chacune des communautés a rempli, à son tour, une autre lettre. Une fois le tableau SMNDA terminé, toutes les capitulantes se sont déplacées pour le contempler. Il devenait évident que notre charisme est nécessaire dans le monde et dans l’Eglise aujourd’hui, que l’Esprit nous appelle à le vivre dans de nouveaux lieux et circonstances, dans la réalité qui est la nôtre, et qu’il nous invite à élargir l’espace de notre tente.
Tout au long du chapitre, nous avons eu la certitude de marcher ensemble, d’être transformées ensemble, même si cela se passait différemment pour chacune. Nous vivons ce que le pape François appelle « l’expérience la plus merveilleuse que nous puissions vivre : appartenir à un peuple qui marche, qui traverse l’histoire avec son Seigneur marchant au milieu d’eux » (Assise, 4 octobre 2013).
Dans son dernier mot, le père Dave a déclaré que la vulnérabilité, dont nous parlons souvent, est un espace vide où Dieu peut venir. Il peut verser « son trésor dans les jarres de terre que nous sommes » (2Cor), car, même avec des fissures, ces jarres continuent à porter ce trésor. Le vœu de pauvreté consiste à accepter notre vulnérabilité et notre fragilité. Notre seule réponse à l’amour de Dieu est de nous laisser transformer. Nous devons être comme le levain dans la pâte et vivre notre propre transformation.