Sr Agathe Ngendakumana partage la célébration de la Journée International de la Femme à Gumo
C’était une première à Gumo ! Depuis quelques mois, je rêvais d’aller voir les femmes de Gumo, pour les faire connaitre et célébrer leur journée internationale. Des questions me sont venues du fond de mon cœur : Agathe, est-ce que cela est possible à Gumo ? Agathe, es-tu prête à faire un pas ? A risquer ? La réponse était
« Oui, Courage ! Il est avec toi Celui qui t’envoie ».
Après un temps d’observation, d’écoute et de méditation, j’ai informé ma communauté de ce projet. Ensuite j’ai informé les femmes de notre communauté chrétienne. Elles ont très bien accueilli la nouvelle. Une d’elles s’est portée volontaire pour continuer la réflexion avec moi et trouver deux femmes musulmanes qui allaient nous aider à informer des groupes ou petites associations ici au village. J’ai aussi informé Monsieur James, le responsable de l’assemblée au village. Je comptais sur lui pour l’organisation de cette célébration car il a des talents pour cela.
Avec ce petit groupe, nous avons décidé d’aller voir le chef du village pour l’informer de notre projet. Il nous a bien accueillis. Il était très content de l’idée. Il nous a dit d’aller organiser et ensuite de le mettre au courant de cette organisation. Il m’a dit qu’il me donnait ses bénédictions.
Après cela, nous avons fait deux réunions pour réfléchir et organiser cette fête. M. James a eu une grande part dans cette organisation. Il est bon et bien pour cela. Madame Hannah aussi est très bonne pour toucher les autres femmes et leur passer l’information. Quand nous avons fait la liste des besoins, j’ai eu peur car cela demandait non seulement des ressources humaines mais aussi des moyens matériels. Tous mes collaborateurs m’encourageaient disant qu’ils vont inviter des petites associations pour nous soutenir. L’équipe, surtout M. James et Mme Hannah, a bien travaillé, courant ici et là.
La veille de la fête, les femmes ont décidé d’aller nettoyer le lieu de la célébration et les alentours de la cour du chef. Le lendemain, très tôt, M. James et Mme Hannah étaient sur le terrain pour arranger les chaises, les tentes et s’assurer que tout allait bien. Nous avions invité MTN (compagnie internationale de téléphone), il nous a soutenues avec ses deux hauts parleurs, quelques tentes et posters, ainsi que 50 paquets de nourriture. Deux femmes de la communauté chrétienne se sont portées volontaires pour acheter l’eau. Le bureau Ghana plan a contribué avec des sucreries et des biscuits. L’association « Shea Butter » a contribué aussi avec des sucreries etc… L’assemblée du village a contribué en donnant 800 cedis. Autres personnes ont donné des petites contributions. Le reste du matériel, nous l’avons loué.
Cette journée nous a permis de parler aux femmes sur des sujets qui les concernent, comme : Les droits des femmes, les violences faites aux femmes, le trafic humain (Kayaye), la technologie et le développement. Nous avions invité des personnes capables de transmettre ces messages en dagbani (langue locale).
Une femme du village a pris la parole au nom de toutes les femmes, montrant les défis qui les concernent, leurs joies et leurs souffrances. Elles ont besoin d’être soutenues et respectées dans leur dignité, disait-elle. A la fin, le chef du village a pris la parole pour exprimer sa joie et sa reconnaissance.
L’estimation des participants était au tour de 250 personnes. Quelques jours après, une délégation des femmes est venue nous remercier, chargée d’un sac d’ignames et d’une pintade.
Ensemble avec les collaborateurs, nous avons fait une évaluation. Tous ont apprécié l’initiative. Les femmes disaient qu’elles ne savaient pas qu’il y avait une journée qui leur est dédiée. Le souhait pour l’avenir était d’intéresser des personnes de bonne volonté pour les soutenir afin d’améliorer la qualité de leur journée internationale.