Un partage des sœurs Alice Koné, Ancile Ugabinema, Nadine Nana et Rehema Kimisera
La synodalité veut dire pour nous une route parcourue ensemble à travers les attitudes d’écoute et de discernement de la volonté de Dieu.
Marcher ensemble est l’appel que les évêques nous invitent à vivre.
Dans ce même sens, le thème de notre chapitre général de 2023 nous invite à marcher ensemble sans avoir peur, à élargir l’espace de nos
tentes en collaboration avec d’autres. Notre cheminement ensemble a été marqué par plusieurs évènements.
D’abord, nous avons toutes ressenti un jour l’appel du Seigneur à le suivre d’une manière radicale à l’exemple des premiers disciples. Nous
avons fait ce cheminement au niveau personnel et en groupe. Ce discernement nous l’avons fait également avec nos accompagnatrices
qui nous ont aidées à mieux comprendre l’appel du Seigneur.
Ensuite, pendant notre cheminement au noviciat, nous avons appris à nous connaitre les unes les autres en vue de marcher ensemble, nous
qui venions de communautés différentes.
A travers l’ouverture de chacune, nous avons pu cheminer ensemble malgré nos différentes personnalités. Nous avons bâti la confiance
mutuelle entre nous car nous avons compris que sans la confiance, la marche ensemble serait difficile. Nous étions guidées par le
projet communautaire que nous avions formulé, en nous écoutant mutuellement. Cela a été pour nous un grand moyen de vivre la
collaboration et la correction mutuelle, tout en nous rappelant le but de notre
« être ensemble ».
Nous avons été bénéficiaires des dons et talents des unes et des autres. Belle occasion de réaliser combien, dans notre congrégation,
la différence culturelle devient une richesse. Grâce à cette différence, nous avons approfondi notre vie interculturelle en communauté en
essayant d’apprendre à connaitre la culture de l’autre.
Nous avons aussi connu des moments d’incompréhensions. Un adage Moaga (des Mossi au Burkina Faso) dit
« wa tid nzindi, ya wa ti zaaba » :
littéralement cela veut dire : quand on est ensemble, on s’aime et on se comprend mais on se bagarre aussi.
Il y a eu des moments où l’une voulait que l’autre ait les mêmes idées et comportements qu’elle. Nous avons compris que chacune est unique
et que nous sommes appelées à marcher ensemble, chacune selon sa façon d’être et d’agir. C’est cette différence aussi qui fait la beauté du
« vivre ensemble ».
Nous avons fait une belle expérience ensemble et cela nous donne le désir de nous rencontrer encore. Nous avons bien compris que si l’on
veut marcher vite, on marche seul et si l’on veut arriver loin, on marche avec les autres (proverbe populaire). Notre marche ensemble nous a
aidé à reconnaitre notre croissance dans la vie communautaire, les pas faits au niveau personnel et communautaire.
C’est pourquoi notre joie était grande le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception et jour de notre premier engagement dans la congrégation des sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique. Nous étions heureuses de voir toutes nos sœurs venues nous
soutenir et être témoins de notre engagement. Nous reconnaissons aussi le soutien des membres de toute la congrégation et de nos familles qui
étaient unies à nous dans la prière. Nous vous remercions de tout cœur !
Enfin, nous remercions le Seigneur qui nous a fait confiance, en nous associant à sa mission. Nous comptons toujours sur vos prières et votre
expérience pour nous accompagner dans la mission qui est nous est confiée à toutes.
Que le Seigneur continue d’allumer en nous le désir de marcher avec Lui et avec nos frères et sœurs vers qui il nous envoie. Cela deviendrait
pour nous expression d’une synodalité réelle. Que Marie, Notre Dame d’Afrique et nos sœurs qui nous ont précédées intercèdent pour nous !
Vos sœurs Alice Koné, Ancile Ugabinema, Nadine Nana et Rehema Kimisera