De notre Sœur Gabrielle Lepage, Sœur Missionnaire de Notre Dame d’Afrique
Le premier signe de Jésus-Christ parle fort : Les noces de Cana. Les noces sont le symbole de la fête, de la joie, de l’être ensemble, de l’alliance. C’est un Dieu heureux qui donne le plaisir d’exister et d’être heureux. Il y a une signification symbolique de ce premier signe. Jésus se rend à une cérémonie de noces. L’union qu’il consacre entre l’homme et la femme est la figure de celle que Dieu a voulu établir entre Lui et l’âme de chacun des êtres humains. Dans ce premier signe que Jésus a donné, il y a du bonheur là-dedans, c’est la même chose pour son premier enseignement :
Heureux les pauvres de coeur…, Heureux les persécutés pour la justice…,etc.
Lorsque nous pensons à la noce, nous pensons à l’amour, l’amour qui est le feu qui nous réchauffe quand le cœur est froid, l’amour qui est la porte qui nous invite à sortir de nous-mêmes. On peut se demander parfois pourquoi y a-t-il tant de personnes vivant leur foi comme dans une prison intérieure, dans des structures qu’elles ont elles-mêmes mises en place, écrasées par un sentiment de culpabilité à cause d’erreurs passées, massacrant ainsi l’image du Dieu de Jésus-Christ?
Justement Jésus est venu pour ouvrir les portes de nos prisons!
Oui, Jésus nous a dit et répété sur tous les tons que Dieu est amour! Ce qui est fondamental dans la vie chrétienne, c’est la découverte bouleversante et révolutionnaire que le bon Dieu m’a aimé le premier, qu’il m’aime personnellement et gratuitement, qu’il m’aime comme je suis aujourd’hui.
« Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru ». ( 1ère Jean 4,16 )
Une fois que je découvre l’amour profond que Dieu a pour moi, que Dieu a pour chacun de nous ça explique pourquoi moi je crois, pourquoi moi j’espère, pourquoi moi j’ai une raison de vivre aujourd’hui. Ça me rend libre en-dedans, ça me rend confiant, ça me donne du souffle, ça me rend heureux par en-dedans quelles que soit les tempêtes en-dehors. Une fois que l’on a saisi cela tout le reste devient relatif.
Ce Dieu Père dont je suis le fils, la fille ( esprit filial ) et le frère, la sœur de tous ( esprit fraternel ) m’invite à développer l’esprit de famille, cette dimension mondiale, universelle.
« Aimez-vous les uns, les autres comme je vous ai aimés » ( Jean 15,12 )
« Ils n’ont plus de vin » dit Marie, mère de miséricorde, comprenant le sens mystérieux de la réponse de son Fils, se tourne vers les serviteurs et leur dit : « Faites tout ce qu’Il vous dira », et on sait la suite.
Jésus vient non pour offrir de l’eau, car l’eau, c’est l’ordinaire de la vie, c’est bon, mais il veut que notre vie soit du bon vin. La routine finit par écraser, il faut un vin nouveau pour être témoin de la joie de Jésus-Christ. Pour être dans la joie, nous avons à être remplis d’espérance.
« Ne vous laissez pas voler l’Espérance, surtout ne vous laissez pas voler l’Espérance » nous répète souvent le pape François, celui, comme dit Frédéric Lenoir, qui sait s’exprimer avec un incroyable franc-parler.
Jésus-Christ vient nous apporter cette joie, ce vin nouveau. Ne pas se contenter d’un verre d’eau. Le monde a besoin de vin nouveau de vivre à un autre niveau!