Par Sr. Julienne Bouda, communauté de Ukusijoni, Ouganda
Parmi la population nombreuse des camps de réfugiés de Maaji, la majorité est composée d’enfants, de femmes et de jeunes, les hommes étant moins nombreux.
Certains sont veufs, mais d’autres femmes ont des maris au Sud-Soudan qui travaillent pour aider leur famille en Ouganda, ce qui n’est pas toujours évident. Les femmes restent donc les soutiens de famille. C’est un défi pour beaucoup d’entre elles qui font de leur mieux pour gagner leur vie en effectuant des travaux occasionnels, en louant des terres pour l’agriculture, en brassant la bière locale ou en comptant sur le peu ou rien que leurs maris peuvent envoyer. Il leur est donc très difficile d’assurer l’éducation formelle, la santé, la nourriture et l’habillement de leurs enfants.
Une famille à Maaji est composée de proches, mais aussi d’enfants orphelins adoptés qui ont été séparés de leur famille alors qu’ils fuyaient la guerre.
Aujourd’hui, la vie est encore plus difficile pour les femmes réfugiées, car les ratios du HCR sont réduits et d’autres sont progressivement supprimés, car elles entrent dans la troisième catégorie de ceux qui ne peuvent plus bénéficier de ce que les Nations Unies ont à offrir.
En voyant leurs luttes, en tant qu’équipe conjointe des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et des Missionnaires d’Afrique, en plus de l’appel à être présentes avec elles, nous sommes invitées à cheminer avec elles pour voir ensemble comment les encourager de différentes manières, parfois de façon très humble.
Après avoir lancé un projet pilote de fabrication de chapelets avec les fidèles d’une chapelle, nous avons réalisé que c’était un besoin pour eux et nous l’avons étendu à quatre autres chapelles. Les femmes étaient heureuses et reconnaissantes de l’apprendre.
Il est inspirant de voir que les femmes, par leur volonté et leur empressement à apprendre de nouvelles choses, ont de l’espoir et de la confiance dans ce que nous proposons comme moyen d’enseignement qui est à notre portée.
Au fur et à mesure que nous avançons ensemble, nous continuons à explorer de nouvelles façons de faire de l’artisanat dans l’espoir d’améliorer leur vie, de développer leurs talents, mais aussi de faire de l’ergothérapie, car elles sont très heureuses de voir le produit de leurs mains.
Ces femmes, pleines de foi et de respect, attentives et sensibles à ce qui les entoure, ne nous demandent pas de biens matériels, mais sont heureuses d’apprendre ce qu’elles peuvent faire elles-mêmes pour gagner leur vie.
Les femmes des camps parlent fort en silence lorsque nous voyons leurs luttes pour la vie, et nous écoutons leurs cris silencieux.