Les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique ont participé à la fondation et à la formation de 22 Congrégations religieuses africaines. Récit d’une grande aventure !
Rappel historique :
La vie religieuse féminine n’est pas une nouveauté en Afrique. Pensons, par exemple, aux moniales de l’Eglise copte. Au XIXème siècle, des jeunes filles sont entrées dans les Instituts missionnaires internationaux récemment implantés (Afrique de l’Ouest, Soudan). La nouveauté, au début du XXème siècle, c’est la naissance de Congrégations actives véritablement autochtones, et cela, au fur et à mesure de l’implantation des «missions» dans les nouveaux territoires évangélisés.
La vie religieuse en Afrique :
Les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, sous l’impulsion de leur fondateur, le Cardinal Charles Lavigerie, ont collaboré à la formation de 22 nouvelles Congrégations. La première est née à Sumbawanga (actuelle Tanzanie), en 1903. D’autres fondations ont suivi tout au long du XXème siècle, en Ouganda, au Rwanda, en RDC, en Zambie, au Burundi, au Malawi, au Burkina Faso, au Mali, au Ghana, au Kenya.
La plupart du temps, les Sœurs ont répondu à l’appel de vicaires apostoliques ou d’évêques qui leur demandaient de prendre en charge la formation des futures religieuses autochtones. Bien souvent, il est arrivé que les Sœurs ont trouvé chez toutes ces jeunes filles un désir de consécration, éclos bien avant tout contact avec des religieuses. D’autres avaient, en tâtonnant, réalisé toutes seules une vie de communauté.
Dès les débuts, les obstacles n’ont évidemment pas manqué : opposition des familles devant une forme de vie incompréhensible pour elles, difficulté à vivre ensemble quand on est d’ethnies différentes, faible niveau scolaire, soucis matériels, difficultés de relations avec certains prêtres ou évêques… Les Sœurs ont tenu bon.
Les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique ont accompagné ces Congrégations jusqu’à leur autonomie. Au début, supérieures générales, maîtresses des novices, économes étaient européennes ou canadiennes, puis, au fur et à mesure, les Congrégations sont devenues autonomes. En 1976, elles comptaient en tout 3000 membres. En 2008, elles sont près de 5000. En 1970, dans l’Afrique de l’Ouest francophone, s’est formée l’Union des Supérieures Générales Africaines puis, en 1974, l’équivalent anglophone, dans le cadre de l’AMECEA (Conférence des évêques d’Afrique de l’Est). Les différentes responsables ont, dès sa création en 1966 à Rome, fait partie de l’UISG (Union Internationale des Supérieures Générales).
Dans le même temps, plusieurs de ces nouvelles Congrégations essaimaient au-delà des frontières de leurs pays de naissance : du Rwanda au Tchad, du Mali en Algérie… D’autres ouvrent même des communautés en Europe. L’esprit missionnaire insufflé dès les débuts est toujours aussi vivant.
On peut ajouter pour terminer que, parallèlement, dès 1960, certaines jeunes filles africaines choisissaient d’entrer dans la Congrégation des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, y trouvant vraiment aussi leur place de missionnaires, prêtes à être envoyées dans n’importe quelle partie de l’Afrique. Toutes insistent : «Jésus-Christ est mort pour nous tous et il ne faudrait pas le dire ? »
Soeur Suzanne