Mère Marie-Salomé (1847-1930)

Marie-Renée Roudaut, qui deviendra plus tard Mère Marie-Salomé, est parmi les premières femmes à répondre à l’appel de Monseigneur Lavigerie. Elle naît en Bretagne (France) en mars 1847, d’une famille d’agriculteurs. Elle veut être religieuse, mais ne sait pas où le Seigneur l’appelle.

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Sa cousine Yvonne, partie à Alger dans la nouvelle congrégation fondée par Mgr Charles Lavigerie, n’a pas pu terminer son noviciat pour raison de santé. Elle rentre donc en Bretagne et partage à Marie-Renée, avec enthousiasme, ce qu’elle a vécu là-bas. Pourtant le travail des champs était dur pour assurer la subsistance des sœurs et des orphelines. Marie-Renée pressent que c’est là que le Seigneur l’appelle. Elle se décide à rejoindre la jeune Congrégation. Le 2 octobre 1871, elle part pour le postulat de Vans (France), puis en janvier 1872, pour l’Algérie.

Là-bas, les conditions de vie des sœurs et le dur travail préparent les futures missionnaires aux difficultés qu’elles rencontreront au cours de leur vie d’apôtres. Au noviciat, Marie-Renée reçoit le nom de religion de Soeur Marie-Salomé. Après sa profession, en juillet 1873, elle est chargée pendant un certain temps des jeunes filles orphelines que le Cardinal Lavigerie a recueillies. Elle s’avéra une vraie éducatrice, exigeante et aimable. En 1874 elle est envoyée aux Attafs, où le Cardinal a établi un village pour les orphelins devenus adultes.

En 1878, avec deux compagnes, elle est nommée pour la nouvelle fondation des Ouadhias, en Kabylie. Ici, les sœurs ont le strict minimum, mais la pauvreté ne les effraie pas. De plus, leurs journées sont bien remplies avec une école-ouvroir pour fillettes, un dispensaire, et la visite régulière des familles dans les villages environnants. Sr Marie-Salomé y vécut un temps inoubliable, dans une communauté où la joie, le partage et la prière étaient bien présents. En 1879, elle retourne aux Attafs où elle est nommée supérieure de la communauté. En 1880 le Cardinal la choisit comme Maîtresse des novices.

Au Chapitre général de 1882, elle est élue Supérieure générale de la Congrégation. Trois ans plus tard, le Cardinal se croit forcé de supprimer la congrégation qu’il a fondée, parce qu’elle lui semble manquer de sœurs ayant les qualifications requises pour la direction des œuvres et pour l’administration de ce nouvel Institut. Forte de la certitude que Dieu veut cette congrégation, Mère Marie-Salomé ose s’opposer au Cardinal. Elle est soutenue par toutes les sœurs qui, comme elle, tiennent à leur vocation missionnaire. Dans la prière, elles demandent l’aide de Marie et le « miracle » s’accomplit. Le Cardinal, ébranlé par le grand désir des sœurs, change d’avis et la congrégation vivra.

En 1894, un premier groupe de sœurs part pour l’Afrique Equatoriale. Au cours des années suivantes, d’autres sœurs suivront vers d’autres pays d’Afrique subsaharienne. Mère Marie-Salomé est réélue Supérieure Générale à l’unanimité en 1886 et, d’élection en élection, le restera jusqu’en 1925. Elle meurt, âgée de 83 ans, le 18 octobre 1930, à Saint Charles en Algérie.

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