Mère Salomé a très peu parlé d’elle, moins écrit encore ; une grande partie de ses écrits fut détruite sur son désir, peu de temps avant sa mort.
Rappelons-nous la prière de la jeune Marie-Renée, le jour de sa Première Communion « d’être une grande sainte en faisant ce que Dieu voudra. » Au soir de sa vie, elle ressent toujours ce même attrait. « Je crois que le bon Dieu va venir vous chercher, lui dit son infirmière. » – Et Mère Salomé de redire le mot d’ordre de sa vie: « quand Il voudra… Je n’ai pas peur. »
Tout au long du jour, elle répète cette demande à la Sainte Vierge: « Faites, qu’à votre exemple, le cri constant de mon cœur soit celui de Jésus: ‘Mon Père, que votre volonté soit faite et non la mienne.’ » Elle écrit : « Nous devons travailler sans cesse à notre sanctification; or, nous ne le pouvons pas par les actions extraordinaires, puisque les occasions en sont peu fréquentes ; c’est donc par les actions communes que nous devons nous sanctifier. » Elle fait de ses actions les plus simples, « une communion perpétuelle » à la volonté de Dieu.
« Pour une âme qui s’est donnée à Jésus par la profession religieuse, dit-elle encore, Jésus doit être tout. Cette foi, elle veut la voir vivante au sein de sa famille : « Combien nous devons avoir à cœur, mes Filles bien-aimées, de la conserver en nous dans toute son intégrité, afin qu’elle devienne comme une sorte de défi d’amour à cette question si triste de Notre-Seigneur à ses apôtres : « Pensez-vous que le Fils de l’homme quand il reviendra, trouvera encore de la foi sur la terre ? »
Mère Salomé aimait à répéter à ses filles cette belle parole de Mère Claver, enfant : « Je veux être une preuve de ma foi. » Elle aussi sut bien prouver la sienne : non seulement dans les rudes épreuves traversées par la Congrégation naissante, mais par sa vie de chaque jour.
« O mon Sauveur bien-aimé, vous n’avez pas besoin de l’hostie pour vous donner à moi… Vous êtes en moi, je le crois. Vous y êtes avec toutes vos grâces, je n’en doute pas. Vous y êtes avec tout votre amour, je le sais. Oh ! prenez possession de moi. Daignez me remplir entièrement de vous ! »
Cf. D’après le chapitre X d’une ébauche de biographie de Mère Marie-Salomé en 1938.
Un extrait d’un article sur Partage Trenta Aprile N° 1-2022