Comment rejoindre une personne si je ne parle pas sa langue ? Comment me faire proche d’elle si je ne la comprends pas ? Comment aimer un peuple et sa culture si je ne comprends pas son langage ?
Cardinal Lavigerie : »Apprendre la langue d’un peuple c’est se préparer à lui appartenir. »
Mère Marie-Salomé : « Que les Sœurs soient diligentes en mission pour étudier, apprendre et parler sur place la langue du pays, s’y exerçant comme si elles ne devaient plus en parler d’autre dans leur vie. »
Voici quelques unes des consignes que le Cardinal Lavigerie donnait (et donne encore aujourd’hui !!) à ses missionnaires pour l’étude la langue :
« Cette étude est d’une nécessité telle que l’on peut dire qu’elle prime sur tout le reste car sans la connaissance de la langue, il est impossible de ne rien faire comme apostolat auprès des Africains. » 1880
« Je désire que, dès que la chose sera possible, et au plus tard six mois après l’arrivée dans la mission, tous les missionnaires ne parlent plus entre eux que la langue des tribus au milieu desquelles ils résident » 1878
« Enfin, dans chaque mission dont le dialecte n’aura pas encore été imprimé, j’ordonne également que l’un des missionnaires soit appliqué pendant une ou deux heures par jour à la composition d’un dictionnaire, au moyen de ses conversations avec les Africains et des questions qu’il leur adressera sur la valeur des différents mots. » 1878.
De cette exigence apostolique d’apprendre la langue du peuple qui nous accueille, naîtront des centres de langues dans de nombreux pays d’Afrique où travaillent les Missionnaires d’Afrique, Pères et Sœurs.
Apprendre une langue, c’est se faire pauvre, petit. C’est recevoir de l’autre toute la richesse de sa culture, et l’histoire de son pays. Faire l’effort de le rejoindre, dans ce qui lui est de plus intime et personnel, est la première étape du service missionnaire.