Soeur Françoise Laflamme, missionnaire du Malawi au Canada.
Quand j’ai entendu parler autour de moi des « Missionnaires dans la rue », j’ai voulu savoir exactement de quoi il s’agissait et je suis allée observer sur place comment les choses se passaient. D’emblée j’ai été conquise par cette forme particulière d’apostolat, qui était un peu dans la ligne de ce que je faisais au Malawi, et j’ai décidé de m’y engager.
Certes, cela suscite parfois des interrogations. Il n’est pas rare que l’on me demande : « Que fais-tu exactement dans ce groupe ? » Je ne peux que répondre : « Je ne FAIS rien de spécial ». Je ne suis ni travailleuse sociale, ni intervenante. En fait, je marche tout simplement dans la rue, surtout autour du quartier St Rock. Je salue les gens et quelquefois nous entrons en conversation. Je suis persuadée que par notre simple présence, nous sommes quelqu’un pour quelqu’un.
En réalité, ce sont des personnes appauvries que nous rencontrons, jour après jour.
Elles sont l’objet de nombreux préjugés ! Mais nos échanges réguliers dans la rue, nous permettent de découvrir leurs richesses intérieures. Au-delà de leurs blessures, elles laissent voir un cœur capable d’aimer, d’exprimer leur vérité sans masque, de dire leur foi en Dieu… De surcroît, au fur et à mesure que le contact s’établit, elles nous aident à dépasser nos préjugés. Elles nous permettent de développer de la compassion, d’apprendre à « être » avec elles tout simplement, à écouter sans chercher de solutions.
Aujourd’hui, nous sommes une vingtaine de personnes : laïcs, religieux, religieuses et un prêtre qui formons le groupe des missionnaires dans la rue. De plus, notre projet s’intègre à l’objectif de la paroisse : « Ensemble, soyons des témoins de l’amour». Un beau défi, que j’essaie de relever avec conviction.
Sr Françoise Laflamme, Canada