L’Afrique…et après ? Sœur Monique Bonami, Sœur Missionnaire de Notre Dame d’Afrique belge, est rentrée du Burkina Faso depuis plusieurs années.
Pourtant, retour au pays ne veut pas dire « retraite » ! Bien au contraire, le cœur missionnaire n’a pas de frontières, et spontanément elle a trouvé des lieux de mission, ou plutôt des personnes, particulièrement démunies, à aimer.
En mission à Louvain-la-Neuve
«Notre mission peut se vivre partout où nous sommes envoyées », lisons-nous dans les Constitutions des Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique. Dès mon arrivée à Louvain-la-Neuve, ville multiculturelle, j’ai découvert que nous pouvions vivre le charisme des Sœur Missionnaire de Notre Dame d’Afrique d’une façon toute particulière. Les Africains sont partout présents. Nous les rencontrons en faisant nos courses, dans les activités de la paroisse, sur le chemin de l’école.
Pouvoir partager avec des jeunes ce que j’ai vécu en Afrique est toujours pour moi une grande joie : Le directeur d’un collège à Ottignies (section de Louvain-la-Neuve), et un professeur de religion, m’ont demandé une animation. Dans les 39 classes du secondaire où je suis passée en deux ans, les élèves m’ont assaillie de questions sur le Burkina Faso, et sur mes expériences pendant quarante-cinq ans de vie avec les Burkinabé. Je leur ai parlé bien sûr du courage et de la foi des Africains. Un groupe d’aînés de ce collège part chaque année au Burkina, pour soutenir un projet. Être avec eux dans leur préparation à rencontrer un autre peuple, m’a paru important.
L’alphabétisation des femmes africaines
C’est une autre activité qui me passionne beaucoup. Marocaines surtout, mais aussi originaires des pays de l’Afrique sub-saharienne. Le « collectif des femmes » – une association voulue et créée par les femmes – a deux centres dans les quartiers de Louvain-la-Neuve, où je me rends quatre fois par semaine. Là à partir de textes en lien avec leurs centres d’intérêt, elles apprennent à parler, à lire, et à écrire le français. J’admire la volonté dont elles font preuve pour y arriver, et leur grand désir de s’instruire. Plus encore que l’apprentissage du français, elles y trouvent une possibilité de sortir et de se retrouver entre elles.
Pour ces femmes comme pour moi, ces rencontres sont une occasion de s’ouvrir davantage à des cultures et à des religions différentes. Les fêtes chrétiennes et musulmanes, au cours desquelles nous partageons ensemble le repas, sont aussi de bonnes opportunités de vivre la fraternité interculturelle, et pour chacune, ce sont toujours des moments d’une grande richesse. S’y ajoute pour moi la joie de pouvoir continuer ainsi à vivre ma mission de Sœur Missionnaire de Notre Dame d’Afrique.
Sœur Monique Bonami, Belgique