La célébration de la béatification de Mgr Pierre Claverie et de ses 18 compagnes et compagnons, des martyrs sur la terre algérienne a eu lieu le samedi 8 décembre 2018 au Sanctuaire de Notre-Dame de Santa Cruz à Oran, en Algérie.
Parmi les béatifiés, nous pouvons retrouver les pères Charles Deckers, Jean Chevillard, Alain Dieulangard et Christian Chessel – nos quatre frères, Missionnaires d’Afrique assassinés à Tizi Ouzou en 1994, et des moines de Tibhirine enlevés et assassinés en 1996.
« Chacun est mort parce qu’il avait choisi, par grâce, de rester fidèle à ceux et celles que la vie de quartier, les services partagés, avaient fait son prochain.Leur mort a révélé que leur vie était au service de tous : des pauvres, des femmes en difficulté, des handicapés, des jeunes, tous musulmans. (…) Ces béatifications disent que la haine n’est pas la juste réponse à la haine, qu’il n’y a pas de spirale inéluctable de la violence. Elles veulent être un pas vers le pardon et vers la paix pour tous les humains,à partir de l’Algérie mais au-delà des frontières de l’Algérie. »
(du communiqué des évêques d’Algérie)
Béatification des martyrs d’Algérie, témoignage du Père Raphaël Deillon, Missionnaire d’Afrique
Une première visite au monastère de Tibhirine par Sœur Angèle, Missionnaire de Notre Dame d’Afrique:
Au cours de la session pour les nouveaux arrivants en Algérie, j’ai eu la chance de participer à la sortie à l’ancien monastère de Tibhirine – le lieu que j’avais vu dans le film « Des hommes et des dieux », le lieu où les moines trappistes ont donné leur vie…. J’y ai mis mes pieds, j’ai visité les tombes des moines, j’ai entendu des explications de celui qui nous guidait et ma foi a augmenté et a été ravivée. Ces moines étaient une imitation réelle du Christ. Ils ont quitté cette terre à cause de leur engagement à témoigner de l’Evangile jusqu’au bout. J’ai été touchée par les paroles qu’une femme du quartier avait adressées à un des pères quand il se demandait s’il fallait partir ou rester : « Vous êtes parmi nous comme des arbres et nous, comme des oiseaux. Sans arbre l’oiseau se fatigue et enfin, il tombe par terre car il n’a pas où poser ni ses pattes ni son nid. Il reste en l’air, dépourvu de tout. » J’ai mieux compris la façon dont ces moines étaient un soutien pour les gens et comment les gens les soutenaient à leur tour.
Au cours de la session des nouveaux arrivants, différentes personnes étaient invitées à nous partager leurs expériences. Elles nous ont parlé de l’histoire de ce pays, l’Algérie. Ce qui m’a donné le plus de joie c’était l’enthousiasme de nos prédécesseurspartageant en toute simplicité les joies et les peines du peuple algérien.
Sr Angèle Riziki, Congolaise en mission à Ghardaïa, Algérie