Chaque vendredi, à différents endroits du monde les gens joignent le mouvement mondial de marche pour le climat.
« Nous venons de naître au monde, cette crise, nous allons devoir vivre avec, ainsi que nos enfants, nos petits-enfants et les générations futures. Nous ne l’accepterons pas. » (Greta Thunberg, leader du mouvement de grève)
Vendredi 15 mars, pour la première fois, le Canada a répondu avec conviction au mouvement « Vendredis pour le futur ». Les étudiants de différentes institutions se sont mis en grève pour protester contre le réchauffement climatique. Je m’y suis jointe pour marcher avec des élèves et étudiants de tous âges. De nombreux parents, grands-parents, familles, politiciens étaient présents pour nous soutenir. Selon les médias, il y aurait eu plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Nous avons joui d’un redoux printanier, qui aurait pu nous faire oublier la réalité du réchauffement climatique. Ceci dit, il suffisait de lire les pancartes pour revenir sur terre. Des slogans fusaient, tantôt humoristiques, tantôt provocants ou cyniques, tantôt engageants : « On n’a pas de planète B », « Votre terre vous la voulez bleue ou bien cuite? », « Les dinosaures pensaient eux aussi avoir le temps… », « Le changement arrivera, si toi et moi, nous nous engageons », « Pourquoi, préparer l’avenir, si nous n’avons pas d’avenir » … Ce dernier slogan m’a rendue triste, je l’ai perçu comme un cri de désespoir. Et pourtant, si les jeunes qui la brandissaient étaient là, n’était-ce pas parce qu’ils croyaient qu’un changement est possible, que la vie est toujours devant nous ?
Une marche de conscientisation sur le réchauffement climatique, n’est-ce pas l’occasion rêvée pour sensibiliser les participants à la question de la migration. J’en ai profité pour récolter des signatures pour la campagne de carême de « Développement et Paix », demandant au gouvernement fédéral d’intervenir pour bien traiter les migrants, mais aussi pour agir diplomatiquement en amont pour éviter de créer des situations de migration forcée. L’accueil chaleureux de cette pétition témoigne de la solidarité qui nous unit. Que le drame de ce réchauffement climatique nous aide à prendre conscience que nous sommes tous dépendants les uns des autres et que c’est de cette unité dont dépend notre survie, la survie de la planète et de l’espèce humaine !
Sr Marie Alice Terrettaz, Montréal, Canada