Le 8 septembre 2019, nous avons célébré 150 ans de notre fondation. Dans toutes nos communautés, unies les unes aux autres, nous avons vécu ce jour d’une manière spéciale.
En voici des échos pour nous à la maison généralice de Rome. Quelle bénédiction ! Nous avons eu une célébration simple mais très significative dont le point central fut l’Eucharistie présidée par Mgr Claude Rault, Missionnaire d’Afrique, évêque émérite de Ghardaïa, Algérie.
Quelques extraits de son homélie :
« Voici 150 ans, un homme scrutait l’horizon chargé de tempête pour voir si la mer allait enfin lui apporter ce beau cadeau d’anniversaire de la Nativité de Marie. Un tout petit groupe de femmes pour mettre en œuvre un projet médité : celui de créer une nouvelle Congrégation pour venir en aide à une population souvent oubliée du colonisateur. Des femmes et des enfants étaient en péril et l’archevêque d’Alger ne pouvait se résigner à son impuissance.
Et comme toute naissance se fait dans la douleur, celle-ci commençait bien …je devine ces bretonnes entre ciel et mer, ballottées par les flots ! Elles venaient pour servir le Christ et le suivre et savaient sûrement que la croix n’était pas absente de leur décision. « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple » : c’est ce que nous dit l’Evangile d’aujourd’hui. (…) Et nous savons que les débuts, comme toute naissance, passent par la souffrance et l’épreuve. Bref, le défi a été relevé et l’aventure évangélique a réussi puisque vous êtes là ! Rien que pour ça, cela vaut la peine de célébrer cette Eucharistie, ce Merci à Dieu pour le don reçu, celui de vous-mêmes, de celles qui vous ont précédées et de celles qui vous suivront.
Dans votre fragilité et votre petit nombre, vous vous affrontez aux grands défis de l’Eglise : celui du rayonnement de l’Evangile, celui de la migration, de la pauvreté, de la situation de la femme …et combien d’autres ! Mais nous savons, comme le disait le Pape Jean Paul II, que l’important n’est pas de faire nombre mais d’être signe. Signe vivant, en cohérence avec l’Evangile dans un monde qui risque de sombrer dans l’inflation de la parole.
Je n’ai eu qu’à me réjouir de la présence et de la collaboration avec les Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique, tout au long de ma trajectoire missionnaire. Ce partenariat dans la Mission a toujours été fécond et porteur, puisque j’ai eu la joie d’accueillir, dans le diocèse où j’ai servi, deux congrégations africaines qui revendiquent être vos filles. Continuez à être ce que vous êtes depuis votre naissance : des servantes du Christ et de l’Afrique. C’est pour cela que quelques jeunes filles, il y a 150 ans, ont franchi la Méditerranée malgré la tempête. La tempête fait partie de nos existences missionnaires, comme elle fait partie de la vie de l’Eglise …et la période que nous traversons en est bien chargée ! N’ayons pas peur. L’Essentiel est de savoir que Jésus est avec nous dans la barque. Sa Présence est notre Essentiel même s’il dort. Il calmera la mer et les flots et fera parvenir notre barque jusqu’au rivage, comme il l’a fait voici 150 ans pour ces jeunes femmes qui ont traversé la mer et qui vous ont devancées dans votre mission évangélique.»