« Nous nous rendons compte que nous vivons tous avec des victimes ou des personnes vulnérables à la traite et la question est de savoir comment, pour sauver nos frères et sœurs, chacun/e peut au mieux jouer son rôle avec des paroles et des actes. » Sr Angela Kapitingana.
En octobre 2019, l’Union des Supérieurs Majeurs du Burkina/Niger (USMB/N) a invité l’équipe locale de Talitha Kum à partager avec eux sur la traite des êtres humains (TH) et sur le réseau Talitha Kum.
Talitha Kum est un réseau international né en 2009 pour coordonner et renforcer les activités contre la traite des êtres humains promues par les femmes consacrées à travers les cinq continents. C’est un projet de l’Union Internationale des Supérieures Générales (UISG) qui réunit les actions locales de plusieurs congrégations et les renforce avec la coordination et formation à niveau internationale.
Les sœurs Yvonne-Clémence Bambara (ND de la Charité du Bon Pasteur) et Angela Kapitingana (SMNDA) ont fait une présentation qui a eu un grand impact sur le USMB/N, qui a décidé que désormais Talitha Kum fera partie de la commission Justice et Paix.
Pour nous, faire connaître l’esclavage moderne au Burkina et unir nos efforts à ceux des autres pour le combattre, a été la meilleure façon de célébrer notre 150ème anniversaire.
En novembre, nous avons organisé à Bobo-Dioulasso un atelier de trois jours avec des participants venant de 26 congrégations de la région : Burkina, Niger, Togo, Bénin, Mali et Côte d’Ivoire. Il y avait aussi trois laïcs du Niger et du Burkina-Faso.
Nous avons été frappés par le manque de connaissances sur la traite, même quand elle existe autour de nous. La question s’est posée: Nous savons que la traite existe, mais pourquoi ne la voyons-nous pas? En effet ouvrir les yeux à la présence de la TH autour de nous, nous pousserait à changer, ce que nous ne voulons pas parce que c’est très exigeant. Néanmoins, nous avons décidé de regarder cette réalité et de la laisser nous parler dans notre quotidien. Au cours de ces trois jours, nous avons réalisé que la pensée positive est essentielle pour mener cette lutte, car cela change notre attitude et cela nous amène à vivre dans l’espoir que nous pouvons quelque chose.
« N’oubliez jamais que Dieu est un rêveur » et que le meilleur que nous puissions faire c’est de partager son rêve qui est de respecter la dignité de chaque être humain créé à son image. Cette phrase a enrichi la réponse à l’atelier et nous a fait suffisamment oser pour former un réseau national qui collaborera avec les pays voisins. Pour combattre ce mal, nous devons être interconnectés et être UN. Le réseau décuplera notre force et enrichira nos différents charismes dont la diversité est une richesse que nous pouvons partager en tant que religieux/ses participant au rêve de Dieu pour l’humanité dans la lutte contre la traite des êtres humains.
Nous avons terminé notre atelier par une simple et magnifique eucharistie où l’équipe nationale de coordination de Talitha Kum/Burkina a été bénie. Elle est formée de cinq Congrégations : les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, les Sœurs de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur, les Petites Sœurs de l’Assomption, les Missionnaires d’Afrique et les Frères des Écoles Chrétiennes. Notre programme vise à sensibiliser les jeunes, avec créativité. D’autres sont disposés à rejoindre le réseau contre la traite des êtres humains en Burkina-Faso/Niger.