Apostolat dans la prison de Ghardaïa
L’accueil des autorités à la prison de Ghardaïa a été très bon et nous avons été bien reçues. Nous avons rencontré le Directeur qui s’est mis à notre disposition pour que ce service de prière se fasse dans de bonnes conditions, tout en respectant les normes de l’établissement pénitencier.
Les relations avec les gardiens qui nous permettent l’accès aux prisonniers sont également bonnes, et avec certains, même fraternelles. Nous sentons qu’ils nous font confiance. Les gardiens nous préparent une belle salle pour la rencontre. Chacun est dignement assis, et nous pouvons faire un cercle qui aide chacun à mieux participer.
Trois attitudes à toujours garder : l’humilité, suivre les consignes données par respect pour ces personnes et la reconnaissance.
Les gardiens sont respectueux quand ils sont dans la salle où nous prions. Ils sont très humains. Ils ont enlevé les menottes à un condamné à mort pour qu’il puisse lever les mains vers Dieu pendant la prière. Ils nous permettent de prendre le n° de téléphone des familles des prisonniers que nous visitons pour leur donner des nouvelles.
La Parole de Dieu, en ce temps de prière, de rencontre personnelle avec Dieu et Jésus-Christ, permet à chacun de trouver un chemin de liberté. Une Parole qui les fait rencontrer un Dieu qui les aime et les connaît chacun par son nom, qui ne les juge pas, mais qui vient leur pardonner et les guérir. Ils aiment les chants qui jaillissent du fond de leur cœur. C’est une grâce d’en être témoin.
Pour Noël, nous préparons une prière adaptée. Il y a deux ans nous avions envoyé à chacun des 22 prisonniers que nous visitons, un mandat de 1.500 DA, qu’ils ont bien reçu. Ils étaient très contents de ce petit geste. Pour le Carême nous avons préparé la célébration du chemin de croix, bien animée par le Père Théophile. Ils sentaient qu’ils faisaient ce chemin avec Jésus, le condamné à mort. En voyant Simon qui aide Jésus à porter la croix, ils se savaient appelés à s’entraider pour porter ensemble leurs croix parfois très lourdes. Ce fut très touchant de cheminer avec Jésus, qui donne sa vie par Amour et pardonne même à ceux qui lui font du mal. Ils ont gardé les feuilles du chemin de croix : le triomphe de la Vie ! Mais à Pâques nous n’avons pas pu aller à cause du coronavirus.
Notre visite pastorale permet aux prisonniers qui sont dans différentes parties de la prison de se rencontrer, de partager leurs joies et leurs peines, de prier ensemble, de partager l’Espérance qu’un jour eux aussi seront libres et retrouveront leurs familles. Quelle joie de recevoir des nouvelles de leur famille ! Une femme a dit à son mari : « Je t’aime toujours et je t’attends » Il fallait voir son visage transfiguré. Ce sont des moments de joie profonde.
J’ai participé à la rencontre des aumôniers de prison du diocèse. C’était la première fois que nous partagions à ce niveau car avant cela se faisait au niveau national à Alger.
Un de nos défis c’est de former parmi les prisonniers chrétiens, un animateur de la prière en notre absence. Je remercie le Seigneur de me donner la grâce de faire ce ministère pastoral pour nos frères en prison, de découvrir la présence de Dieu dans tous ceux qui souffrent.
Sr Maria Angeles Yaniz, communauté de Ghardaïa (Algérie)