Madeleine Jacqueminet a passé plus d’un demi-siècle de sa vie missionnaire africaine, au Burkina Faso. Enseignante de formation, elle a notamment travaillé dans les domaines du secrétariat et de la comptabilité. Les années ont passé et aujourd’hui elle est à la Maison de Retraite St Charles de Verrières-le-Buisson, où elle a gardé sa bonne humeur, son dynamisme et sa joie de vivre…
Pour moi, le « Tout à tous » de notre fondateur Charles Lavigerie, a commencé le jour où j’ai répondu à une demande du Cardinal Zoungrana (de Ouagadougou), qui demandait une personne pour commencer une école commerciale. Il manquait des secrétaires au Burkina.
Mais que faire ? Je suis partie de RIEN, il m’a fallu trouver un groupe d’élèves, du matériel, un local, tout organiser ! Mon premier travail a été de préparer un concours d’entrée pour sélectionner les filles les plus aptes à commencer cette formation.
Ensuite, je suis allée voir le proviseur du lycée technique pour lui demander quel programme il suivait, puis l’ambassadeur de France, afin de solliciter son aide. Il m’a alors répondu : « Mais ça m’intéresse, faites des projets, on vous aidera. » Et voilà, c’est ainsi que j’ai commencé.
La première année, j’ai accueilli des élèves qui sortaient de 6ème et 5 ème . J’en ai pris douze, parce que je faisais absolument tous les cours. J’avais 33 heures de cours par semaine. C’était la directrice de l’autre section qui me faisait les cours d’anglais. Très vite, le niveau est monté, et nous avons pu commencer par le CAP dactylo et le CAP employée de bureau. Puis, vint le tour du BEP, et plus tard encore, nous sommes arrivées au baccalauréat : BAC G1, BAC secrétariat.
J’ai eu la satisfaction de voir que nous avions toujours de bons résultats, si bien que même les chefs d’entreprise venaient me trouver : « Ma sœur, j’aurais besoin d’une secrétaire ». C’est ainsi que durant 18 ans, l’école a fonctionné aussi bien que l’on pouvait le souhaiter. J’ai alors pensé que pour moi, le temps était venu de me retirer, et c’est une de mes anciennes élèves, qui m’a remplacée. Elle avait passé le BAC, puis était allée au lycée technique préparer le BTS. De plus, j’avais demandé une bourse pour l’aider à aller en France, où elle a pu faire le professorat. À son retour, nous avons travaillé une année ensemble, parce que le cardinal Zoungrana m’avait dit : « Vous n’allez tout de même pas laisser une petite jeune, être à la direction toute seule ». Je l’ai donc accompagnée durant une année scolaire, après quoi elle était prête à reprendre le flambeau. Aujourd’hui, je rends grâce au Seigneur de m’avoir aidée à créer cette école, et pour toutes les jeunes qui continuent à se former pour acquérir un métier et vivre dignement.
Madeleine Jacqueminet
Les débuts d’une école commerciale
Madeleine Jacqueminet a passé plus d’un demi-siècle de sa vie missionnaire africaine, au Burkina Faso. Enseignante de formation, elle a notamment travaillé dans les domaines du secrétariat et de la comptabilité. Les années ont passé et aujourd’hui elle est à la Maison de Retraite St Charles de Verrières-le-Buisson, où elle a gardé sa bonne humeur, son dynamisme et sa joie de vivre…
Pour moi, le « Tout à tous » de notre fondateur Charles Lavigerie, a commencé le jour où j’ai répondu à une demande du Cardinal Zoungrana (de Ouagadougou), qui demandait une personne pour commencer une école commerciale. Il manquait des secrétaires au Burkina.
Mais que faire ? Je suis partie de RIEN, il m’a fallu trouver un groupe d’élèves, du matériel, un local, tout organiser ! Mon premier travail a été de préparer un concours d’entrée pour sélectionner les filles les plus aptes à commencer cette formation.
Ensuite, je suis allée voir le proviseur du lycée technique pour lui demander quel programme il suivait, puis l’ambassadeur de France, afin de solliciter son aide. Il m’a alors répondu : « Mais ça m’intéresse, faites des projets, on vous aidera. » Et voilà, c’est ainsi que j’ai commencé.
La première année, j’ai accueilli des élèves qui sortaient de 6ème et 5 ème . J’en ai pris douze, parce que je faisais absolument tous les cours. J’avais 33 heures de cours par semaine. C’était la directrice de l’autre section qui me faisait les cours d’anglais. Très vite, le niveau est monté, et nous avons pu commencer par le CAP dactylo et le CAP employée de bureau. Puis, vint le tour du BEP, et plus tard encore, nous sommes arrivées au baccalauréat : BAC G1, BAC secrétariat.
J’ai eu la satisfaction de voir que nous avions toujours de bons résultats, si bien que même les chefs d’entreprise venaient me trouver : « Ma sœur, j’aurais besoin d’une secrétaire ». C’est ainsi que durant 18 ans, l’école a fonctionné aussi bien que l’on pouvait le souhaiter. J’ai alors pensé que pour moi, le temps était venu de me retirer, et c’est une de mes anciennes élèves, qui m’a remplacée. Elle avait passé le BAC, puis était allée au lycée technique préparer le BTS. De plus, j’avais demandé une bourse pour l’aider à aller en France, où elle a pu faire le professorat. À son retour, nous avons travaillé une année ensemble, parce que le cardinal Zoungrana m’avait dit : « Vous n’allez tout de même pas laisser une petite jeune, être à la direction toute seule ». Je l’ai donc accompagnée durant une année scolaire, après quoi elle était prête à reprendre le flambeau. Aujourd’hui, je rends grâce au Seigneur de m’avoir aidée à créer cette école, et pour toutes les jeunes qui continuent à se former pour acquérir un métier et vivre dignement.
Madeleine Jacqueminet