Du 23 au 29 octobre, a eu lieu à Ouagadougou le chapitre pré-capitulaire de l’entité Nord-Ouest Afrique (NOUA). Il a réuni 17 sœurs déléguées et parmi elles, l’équipe des leaders de l’entité. Nous avons eu la joie d’accueillir, venant de Rome, deux sœurs du Conseil Général : Srs Juliana Karomba et Marie-Carmen Ocon, ainsi que Sr Marie Ange Ndayishimiye qui a assuré la traduction et Sr Clémentine Mukampabuka, secrétaire du chapitre.
La préparation de cette rencontre avait eu lieu bien avant et s’est achevée avec la retraite ignacienne, accompagnée des écrits de notre vénérée Mère Marie Salomé. 26 sœurs ont profité de cette retraite, animée par notre sœur Angela Kapitingana ; nous lui en sommes reconnaissantes.
Plusieurs autres rencontres et événements ont accompagné ce temps :
Les premiers vœux de 4 novices et les vœux perpétuels de sœur Agnieszka ont réuni un grand nombre de sœurs de NOUA : quelle joie de nous retrouver après tant années sans rencontres à cause du Covid !
Le 23 octobre, à l’occasion du dimanche des missions, nos frères Missionnaires d’Afrique nous ont invités dans leur paroisse St Jean XXIII. Samedi soir et dimanche nous avons prié avec les fidèles. Nous avons eu ainsi l’occasion de présenter notre Congrégation et notre charisme et vécu un bon temps de retrouvailles entre frères et sœurs.
Le chapitre a débuté le soir du 23, avec une prière autour d’une pièce de patchwork.
Cette œuvre d’art que nous avons contemplée, se voulait symbole de notre interculturalité, de notre internationalité, de nos différences unies dans un même corps. « Nous sommes le corps du Christ, chacun de nous est un membre de ce corps, chacun reçoit la grâce de l’Esprit pour le bien du corps entier ».
Lundi 24, nous avons contemplé ce que le Seigneur à fait à travers nous et avec nous, porteuses d’espérance, au cours des 6 dernières années. Nous étions émerveillés et émues par les témoignages de nos sœurs, de voir comment Dieu agit dans nos vies et en ceux et celles que nous rencontrons. La mission nous fait vivre ! Notre raison d’être est d’annoncer la Bonne Nouvelle ! En voici quelques exemples :
En Tunisie les jeunes musulmans du Kef ont rencontré nos sœurs dans une Eglise pour un temps d’échange. Ce fut une expérience inoubliable. L’une des questions abordées était celle du « vivre ensemble » et comment nous le vivons. Aujourd’hui ces jeunes s’organisent pour continuer le cheminement avec nous dans le respect de chacun.
Au Tchad, après 11 ans de fonctionnement, le centre du « Kapokier Rouge » a été reconnu officiellement et a reçu le statut de centre de santé. Les doutes n’ont pas manqué au cours des années : projet trop grand, trop ambitieux ? Et pourtant les sœurs y ont cru : elles voulaient avec l’arqromerthérapie -soin alternatif pour les malades chroniques- offrir une qualité de vie aux personnes malades. Il a fallu aux sœurs une foi énorme aux sœurs pour réaliser cette œuvre prophétique.
A Oran, Ghardaïa ou Bobo les visites des sœurs aux détenus des prisons, permettent de faire le lien avec leurs familles, de leur ouvrir une fenêtre sur l’extérieur, dans des situations souvent extrêmes où la justice n’est pas bien rendue. La prière et le partage de la Parole de Dieu font vivre les prisonniers ainsi que les sœurs. Apporter l’humanité de Jésus aux prisonniers fait vivre une expérience très forte de fraternité ; ceux-ci en témoignent disant : « Même si vous n’apportez rien venez seulement » ou encore « Je rends grâce à Dieu pour ce temps de prison car Dieu m’a fait grâce de connaitre Jésus et d’en témoigner ».
Nous avons partagé la joie d’Anna. Placée chez son oncle, elle servait de bonne à tout faire, alors que celui-ci avait fait la promesse à ses parents de l’envoyer à l’école. Son frère est venu chez les sœurs à Kalabankura pour chercher une place au centre de formation féminine pour elle et pour trouver un logement pour Anna. Après avoir fait une demande à l’internat, son frère est revenu très triste car le logement dans un internat revenait à 65000 FCFA par mois et les frais de la formation s’élevaient à 45000 FCFA, que la famille ne pouvait pas payer. La communauté, mise au courant de la situation a décidé de l’aider en réduisant les frais de formation. Si nous nous engageons Dieu vient toujours à notre secours. Les sœurs ont parlé à une voisine musulmane qui a accepté d’accueillir Anna chez elle. Aujourd’hui Anna est une jeune femme transformée et heureuse. Sa vie a changé. Elle apprend le crochet et la couture et elle passe tous les jours chez les sœurs pour demander la bénédiction, selon les coutumes maliennes.
A la fin de la journée, nous avons partagé les consolations reçues en Congrégation. Nous avons vu l’amour de Dieu pour nous, pour toute l’humanité et toute la création, la confirmation de l’actualité de notre charisme, l’espérance pour l’avenir, la paix, les merveilles que Dieu a faites, la conviction qu’ensemble nous sommes fortes. Ces consolations, nous les avons écrites sur des feuilles en forme de fruits que nous avons fixées sur un arbre préparé à l’avance. Les voici :
Confiance : Dieu est avec nous.
Espérance pour l’avenir
Interpellation : je me suis interrogée pourquoi si peu de jeunes sont en formation ; quel témoignage est-ce que je donne ?
Nos orientations : elles-mêmes sont une joie. Il y a 5 ans, ce n’était pas le cas. Nous les avons adoptées. Les orientations sont devenues une réalité.
Vie de prière : Jésus est notre espérance
Collaboration dans toute la Congrégation : il y a une continuité dans la mission
Humilité ; lecture de la Parole de Dieu
Émerveillement devant le travail de Dieu
Après le partage, notre modérateur nous a invité d’arroser cet arbre, à ne pas le laisser mourir, autrement dit à continuer la mission en mettant notre confiance en Dieu qui peut tout. Il nous a raconté une histoire : un homme avait organisé une fête et invité ses amis. Chacun devait apporter une bouteille de vin. Chacun s’est dit, je vais amener une bouteille d’eau, personne ne le saura car je vais la verser dans le grand canari de vin que les autres vont apporter. Comme tous avaient eu la même idée, en apportant le vin aux convives, ils se sont rendu compte que c’était de l’eau et que tous avaient triché.
La qualité de notre mission et de notre vie dépend de notre engagement, de l’engagement de chacune, de la qualité de vie que nous apportons. Nous avons été invitées à apporter du bon vin au chapitre.
A partir du mardi 25, nous avons travaillé les différents thèmes du chapitre : mission, vie communautaire, JPIC-RD dans une attitude d’émerveillement et d’action de grâce.
Nous avons clôturé notre rassemblement avec la prière d’envoi des sœurs déléguées pour le chapitre général et notre hymne à Marie, le Sancta Maria. La messe de clôture a été célébrée par le père Didier Sawadogo, notre frère provincial des Missionnaires d’Afrique.
Du début à la fin du chapitre, l’Eglise nous a offert une Parole de Dieu qui convenait parfaitement pour cet événement, du dimanche des missions à la fête des Sts Simon et Jude le samedi. La parole « Pour moi vivre c’est le Christ et mourir est un avantage » Ph 1,18-26, et l’homélie qui rappelait que nous sommes appelées à incarner le Christ afin que Lui agisse en nous, accomplisse les œuvres à travers notre être tout entier : intelligence, volonté, corps avec ses forces et ses faiblesses, nous ont particulièrement frappées.
Après le chapitre, le 30 octobre dans la matinée, plusieurs de nous sont allées à la paroisse célébrer avec les paroissiens l’anniversaire du baptême de leur chorale. Ce fut une bonne occasion de faire de l’animation missionnaire vocationnelle.
Nous sommes reconnaissantes à nos frères Missionnaires d’Afrique qui nous ont accompagnées pendant la retraite et le chapitre pré-capitulaire pour leur disponibilité, leur accueil et leur esprit de collaboration.
Laissons-nous guider par l’Esprit Saint qui donne la Vie. Que notre joie d’être disciples et apôtres du Christ rayonne autour de nous.