La veillée de Sainte Bakhita à Madrid, organisée par la Commission diocésaine contre la traite des êtres humains, dont Sr Begoña Iñarra est la coordinatrice, est célébrée chaque année dans une paroisse différente, afin de sensibiliser les différents quartiers de la ville à la traite des êtres humains.
Cette année, elle a été célébrée dans la paroisse de St Cayetano, au cœur du quartier traditionnel et bien connu du Rastro (marché aux puces) de Madrid. Il y avait environ 100 personnes et de nombreuses personnes de toute l’Espagne et d’Amérique latine ont suivi la vidéo en ligne.
Les membres de la commission sur la traite des êtres humains ont animé la veillée composée par l’un des membres. Le vicaire aux affaires sociales de l’archidiocèse de Madrid a introduit la veillée qui était très symbolique.
Une belle image de Ste Bakhita était placée devant l’autel. Quatre personnes ont posé aux pieds de Ste Bakhita cinq affiches portant les mots « Liberté », « Dignité », « Parcours de soins », « Inclusion » et « Autonomisation ».
Tout au long de la prière, des scénettes nous ont aidé à mieux visualiser et prendre conscience de ce qui « lie » les victimes de la traite et de voir les chaînes qui les empêchent de vivre en liberté.
Première étape : LES YEUX OUVERTS, nous avons rencontré les victimes et leurs agresseurs.
Une femme et un homme se sont mis dans la « peau » des victimes, tandis que trois hommes et une femme représentaient les agresseurs. Ces derniers ont noué fortement autour des victimes une grande ceinture à laquelle ils ont accroché différents rubans sur lesquels étaient écrits en grosses lettres : Guerre, Violence, Pauvreté, Viol, Crise environnementale et Crise économique. Les agresseurs tenaient les victimes par ces rubans, et celles-ci marchaient depuis l’entrée de l’église jusqu’à l’autel ou restaient debout, s’arrêtant quand l’assemblée priait, écoutait la parole de Dieu et chantait. On alluma un grand cierge aux pieds de Ste Bakhita.
Pendant que le groupe allait lentement de la porte jusqu’au milieu de l’église, l’assemblée écoutait les lectures, priait, gardait le silence et chantait. Nous nous sommes laissés provoquer, engager, toucher par leurs vies. Nous les avons placés en présence de Dieu et nous avons prié pour la guérison des victimes et la conversion des agresseurs, en demandant à Dieu d’accompagner leurs parcours.
Deuxième étape : UN COEUR ATTENTIF pour découvrir les chemins quotidiens de milliers de personnes en quête de liberté et de dignité, des chemins de guérison, d’inclusion et d’autonomisation.
Quatre personnes ont pris les affiches à côté de l’image de Sainte Joséphine Bakhita avec les mots « Liberté », « Dignité », « Chemins de guérison », « Inclusion » et « Autonomisation » et sont allées à la rencontre du groupe de victimes et d’agresseurs et les ont accompagnés vers l’autel. On alluma alors la deuxième bougie au pied de l’image de Sainte Bakhita.
L’assemblée pria pour les hommes et les femmes de l’Église qui veulent découvrir les chemins de nos frères et sœurs pris dans les chaînes de la guerre, de la violence, de la pauvreté, du viol, du climat environnemental et des crises économiques, et qui cherchent la liberté et la dignité, les voies de l’attention, de l’inclusion et de l’autonomisation. L’assemblée écouta la Parole de Dieu, gardant un silence priant et chanta.
Troisième étape : GUIDER NOS PAS pour promouvoir des actions anti-trafic qui nous font redécouvrir la dignité, éveiller la joie et libérer l’espoir, en nous laissant inspirer par les jeunes, leur créativité et leur force spirituelle.
Quelques personnes de l’assemblée se sont dirigées vers le groupe des victimes et des agresseurs pour dénouer les liens opprimant les victimes de la traite. En même temps, ceux qui portaient les mots « liberté et dignité », « chemins de guérison », « inclusion » et « autonomisation » les soulevèrent et lorsque tous les rubans furent dénoués, ils les remirent aux pieds de Sainte Bakhita devant l’autel. Une paire de sandales fut apportée à l’autel comme symbole de notre marche dans le respect total de la dignité inaliénable de l’être humain et de l’amour de Dieu. Après la lecture de la Parole de Dieu, l’assemblée demanda au Dieu de la tendresse de nous apprendre à accueillir la douleur de tant de victimes et d’accompagner les processus de guérison des survivants.
Quatrième Étape : JOINDRE LES MAINS : marcher ensemble pour construire une culture de la rencontre qui mène à la conversion des cœurs et à des sociétés inclusives, capables de démasquer les stéréotypes et de protéger les droits de toute personne.
Toutes les personnes qui représentaient les survivants de la traite, les agresseurs, ceux qui avaient aidé à dénouer ce qui opprime et ceux qui représentaient « Liberté », « Dignité », « Chemins de guérison », « Inclusion » et « Autonomisation » se sont retrouvés à l’autel. Se donnent la main ils formèrent, avec toute l’assemblée, un cercle autour de l’autel. L’image de Ste Bakhita avec les symboles et les bougies allumées se trouvaient au centre du cercle, où l’évangile, symbole de cette 4ème étape, fut apporté et placé aux pieds de Ste Bakhita. Cela montrait notre engagement à nous laisser éclairer par la puissance de la Parole. À la fin de la veillée, le chant de sainte Bakhita accompagna nos salutations et nos embrassades, pendant que nous nous disions au revoir.
Sr. Begoña Iñarra, SMNDA