Le 20e jour du chapitre, la prière était centrée sur l’écoute de la source en nous, qui nous dit d’aimer. Eau vive qui devient rivière nous conduisant à l’océan…vers une terre qui attend de devenir le temple d’un Dieu qui se rend présent.
Une présentation de Masaru Emoto sur les cristaux d’eau nous a montré que tout ce que nous faisons et pensons, même les mots et la manière dont ils sont prononcés, influencent ceux et celles qui nous entourent ainsi que l’environnement…. C’est dire l’importance de vivre une spiritualité profonde et d’avoir des attitudes aimantes, pour générer des énergies positives. Je peux être amour ou destruction, c’est à moi de choisir ! Si un « merci » change une molécule d’eau, on peut imaginer ce que la prière, l’amour, la fraternité, le courage et l’amitié peuvent faire autour de nous et dans le monde. J’ai le pouvoir de changer la situation. « Tout commence avec moi. ».. !
Le dernier jour du Chapitre, les facilitateurs, le père Yago Abeledo et sœur Selina Wavinya, sollicitant la participation de toutes, nous ont aidé à relire l’intégration du processus. Nous pouvons ramener à la maison (à moi, à la communauté, à l’entité, à la congrégation et à toute la création) toutes les expériences de transformation vécues pendant le Chapitre et les vivre dans nos situations concrètes, comme un nouveau récit.
En silence, nous nous sommes transmis les unes aux autres « l’énergie affirmative » que nous ressentions en nous. Chacune a rencontré une personne à la fois, regardant son visage, établissant un contact avec les yeux, les mains… créant avec elle un lien profond, pour lui transmettre cette puissante « énergie affirmative ». Nous avons répété ce geste avec autant de personnes que nous le souhaitions.
Remplies de cette énergie, nous avons passé en revue l’ensemble des outils qui nous ont aidées à atteindre la transformation pendant le chapitre. Les facilitateurs ont retenu dix des outils mentionnés par les sœurs (les plus significatifs, pour eux) :
- Avoir un contenant sûr, pour établir la confiance, créer une atmosphère où chacun se sente en sécurité.
- Suivre le processus naturel, qui est organique. Tout arrive au bon moment. Nous avons besoin de temps : nous ne pouvons pas devenir un papillon sans être d’abord une chenille ! Notre travail personnel en profondeur se reflétera à l’extérieur.
- Avoir un cadre poreux (suffisamment ouvert pour que les choses entrent et sortent…) qui permet aux évènements de se produire. Cette porosité dans le cercle autour du « processus du papillon » permet au divin d’entrer en jeu.
- Travail intérieur et qualité de nos relations, car notre travail intérieur a un impact sur nos relations.
- Privilégier les conversations spirituelles qui permettent une expression dans la confiance, le partage et l’écoute attentive, en voyant ce que cela produit en moi.
- Approche du processus en groupe/communauté : créer une atmosphère où le processus peut s’approfondir : écouter et honorer toutes les voix, changer les rôles et explorer ce que l’on ressent lorsqu’on est à la place de quelqu’un d’autre.
- Utiliser des techniques encadrant l’énergie : Capacitar, Emotional Freedom Technique (EFT), promenades dans la nature pour libérer l’énergie du corps, etc.
- Utiliser les jeux de rôle pour exprimer et refléter différentes énergies (par exemple, l’énergie de l’éléphant…).
- Faire un suivi des énergies, par exemple dans le partage au début de la journée.
- Développer la pleine conscience (mindfulness).
Nous pouvons maintenant inviter d’autres personnes à utiliser l’outil qui s’est révélé utile pour nous. L’Esprit Saint nous aidera à découvrir le bon outil et à voir à quel moment l’utiliser.
Nous pouvons être les dépositaires de notre propre processus intérieur, en méditant dans la nature, dans un endroit calme, dans une chapelle, en privilégiant des moments et des actions qui nous remplissent d’amour et de compassion. Être pleinement vivant signifie être connectée avec tout mon être : corps, cœur et esprit, et avec tous les autres êtres. Je dois prendre soin de mon corps et de l’énergie négative qui m’habite car « nos problèmes sont dans nos tissus ».
Les expériences partagées, les chants ensemble, la Parole de Dieu : « Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Si tu traverses les eaux, je serai avec toi ; si tu traverses les fleuves, ils ne t’engloutiront pas… » (Isaïe 43,1-2) nous rassurent, et nous donnent la certitude que Dieu nous prépare un avenir riche de sens. Dieu qui vient à moi pour changer ma perspective, voilà ce qu’est la transformation : croire que ce n’est pas moi, mais l’Esprit de Dieu qui nous guidera, amène un changement de conscience.
Chaque communauté, appelée à rechercher la signification du nom qu’elle avait choisi et à partager cette recherche aux autres, a pu découvrir le lien qui existait entre le nom du groupe et la transformation en cours !
Le père Dave, qui à la fin de chaque journée nous offrait une parole de sagesse, a été comparé à un vieillard africain, assis sous le manguier du village, qui regarde ses enfants et leur transmet, avec amour et humour, son message de sagesse.
La contribution des animateurs, leur collaboration mutuelle et leur complémentarité a été très appréciée. Ils ont fait preuve d’un grand professionnalisme dans leur manière d’accompagner le processus et le groupe, traitant les personnes avec respect, écoutant ce qui émergeait et faisant preuve de souplesse pour mettre de côté leurs plans. Le cadre du papillon nous a aidées à relier le passé, le présent, le futur, ainsi que le monde intérieur et extérieur, à faire confiance à l’expérience, à aller dans le sens de la réalité et à libérer les énergies craintives. Tout cela nous a permis de vivre la transformation « ici et maintenant ».
Le dernier mot du Père Dave évoquait les disciples qui se rendaient à Emmaüs : après avoir vécu des événements très difficiles, ils ont quitté la communauté et, sur la route, ils partagent ce qui s’est passé. Jésus les rencontre, leur demande ce qu’ils ont vécu. Quand ils retournent à Jérusalem, ils ne sont plus les mêmes, ils ont changé de direction. Cette rencontre a changé leur identité ; ils reviennent enthousiastes pour partager ce qu’ils ont vécu, dans l’espace sûr de la communauté… Nous retournons dans nos communautés après avoir vécu une transformation. À coup sûr, nous rencontrerons des difficultés. C’est à nous d’assumer la pleine responsabilité de notre transformation, de celle de la communauté et de ceux et celles qui nous entourent en acceptant, en toute simplicité, que nous ne puissions pas y arriver seules.
Sr Carmen Sammut, dans son mot de conclusion, nous a rappelé que nous sommes prêtes à retourner dans nos communautés, non avec des réponses à des questions, mais avec l’expérience de la transformation. Nous savons que, vulnérables et blessées comme nous le sommes, le Seigneur ressuscité nous appelle à être ses témoins, comme il l’a fait pour Marie Madeleine le dimanche de Pâques. Après nous avoir appelées par notre nom, il nous envoie porter la Bonne Nouvelle à nos frères et sœurs, en tant que guérisseurs blessés. Nous avons choisi le chemin de la transformation pour réaliser la nouvelle création… encourageons les autres à nous rejoindre sur ce chemin !
Le dernier soir, la communauté de Trenta Aprile a rejoint les capitulantes pour l’Eucharistie de clôture. C’est durant cette célébration qu’a eu lieu la transmission officielle du Conseil général sortant au nouveau Conseil général. L’équipe sortante a offert à chacune des sœurs de la nouvelle équipe une petite plaque de pierre où était représenté un arbre de vie aux racines profondes.
Puis, le nouveau Conseil général a offert un papillon à chacune des participantes au Chapitre, en guise d’invitation et de rappel du processus de transformation réalisé pendant le Chapitre, et en signe de la mission de contribuer à une nouvelle création. La célébration s’est terminée en chantant et dansant le Magnificat, dans la gratitude pour les merveilles que Dieu a faites parmi nous, et qu’Il continuera à faire en nous, dans les communautés, dans la congrégation et dans tous ceux et celles qui nous entourent.