Un partage de Jovanie Nitunga, novice SMNDA
Du 9 au 14 juin les novices des SMNDA et Missionnaires d’Afrique, avec les postulantes des religieuses de Marie Immaculée, nous avons suivi la session d’islamologie animée par père Pascal M.Afr et assistant provincial.
Cette session nous a permis d’apprendre plusieurs aspects sur l’Islam, de connaître le but du dialogue islamo-chrétien, les caractéristiques du dialogue interreligieux, la découverte de la conversion de notre fondateur et de faire notre chemin de conversion personnelle.
En effet, nous avons découvert la signification de certains termes, à savoir : L’islam qui signifie se rendre ou se soumettre à Dieu. Le marabout est un prêtre traditionnel qui connaît bien la tradition et qui s’est converti à la religion musulmane. L’imam est quelqu’un qui peut entrer en relation avec Dieu et interpréter le Coran. Nous avons découvert que l’islam est une religion monothéiste et révélée. Les musulmans croient en un Dieu éloigné et en ce qu’aucune créature ne peut lui ressembler. C’est pourquoi l’homme est à l’image d’Adam.
Nous avons appris que dans le Coran, une grande importance est accordée à Jésus. Il est une créature spéciale, comparé à la parole de Dieu, donc au Coran. Ce qui justifie que les musulmans croient à sa mort, mais ils l’attendent comme signe au dernier jour.
Concernant la femme, nous avons découvert que l’Islam a libéré la femme de la tradition ancienne où la naissance d’une fille était un malheur pour le père. Ce dernier pouvait dire aux sages-femmes de la jeter au puits à sa naissance ou de l’enterrer. Muhamed disait aux gens de ne plus enterrer leurs filles vivantes. Nous avons appris aussi que la fille partage avec son frère l’héritage. La foi est la valeur d’une femme parce que c’est la femme de Muhamed qui a cru la première à ses apparitions.
Durant cette session, notre regard a changé sur notre façon de voir les musulmans. Par exemple, nous sommes arrivées à une compréhension de la manière dont nous voyons vivre les femmes musulmanes dans leur milieu qui est différent de ce que le Coran indique, parce qu’elles ne le lisent pas et agissent dans l’ignorance. Le Coran parle de l’égalité entre l’homme et la femme, mais la réalité est tout autre.
C’était aussi une ouverture de découvrir que dans l’islam, Jésus a une place importante et que les musulmans croient en un seul et même Dieu que nous.
Le but du dialogue est la recherche de la vérité. Dans cette recherche de la vérité, le dialogue interreligieux peut être un dialogue de vie au niveau des œuvres, de la théologie ou du partage d’expérience religieuse.
Quatre attitudes doivent caractériser le dialogue interreligieux :
la clarté car le dialogue exige qu’on se comprenne,
la douceur qui sait écouter et considérer les autres pour ne pas s’imposer,
la confiance qui provoque l’amitié
et la prudence qui adopte la pédagogie qui cherche à connaître la sensibilité de l’autre.
Le regard de notre fondateur envers les musulmans a changé positivement pendant son voyage en Syrie, notamment suite à sa rencontre avec l’Émir Abd-el-Kader, un musulman algérien, qui était en exil à Damas. Ce dernier avait sauvé des milliers de chrétiens parce qu’il ne pouvait pas admettre qu’on les massacre sous prétexte qu’ils étaient chrétiens. Lorsque Lavigerie est allé à sa rencontre pour le remercier, l’Émir lui a dit :
» Je n’ai fait que mon devoir, je ne mérite pas de louanges. »
Lavigerie avait trouvé que c’est un langage que le Christianisme n’aurait pas désavoué. Il dira que l’Islam est aussi la voie du salut.
C’est à partir de cette conversion de Lavigerie qu’est né le charisme de la charité apostolique qu’il a donné à nos instituts SMNDA et M.Afr.
Nous sommes reconnaissantes envers le père Pascal pour son dévouement.