C’était une occasion rare dans nos camps de réfugiés. Loin de la ville, en quelque sorte isolés, les réfugiés de Maaji et d’Agojo – camps au nord de l’Ouganda, ont rarement vu de tels événements et occasions de se rassembler et de prier.
Dix jours avant son arrivée à Maaji, les habitants des camps ont été informés que l’image de Notre-Dame de Kibeho était en route. Le temps pour préparer son arrivée était très court et tous les responsables des chapelles catholiques dont nous – Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et Missionnaires d’Afrique, – sommes en charge, ont retroussé leurs manches pour commencer les préparatifs. Établir le budget, collecter des vivres, nettoyer les maisons pour accueillir les accompagnateurs de la statue de Notre-Dame, déblayer le terrain autour de la chapelle qui sera le lieu principal de l’accueil, construire le podium, répéter les chants : voilà quelques-unes des choses à faire.
Un jour avant l’arrivée de Notre-Dame de Kibeho, les chrétiens de tous les camps et de la communauté locale de la zone de Maaji commencent à se rassembler à la chapelle Saint-Benoît pour passer deux nuits à prier par l’intercession de notre Mère Marie. Il est merveilleux de voir comment des gens qui ont si peu, savent partager ce qu’ils ont avec les pèlerins qui ont marché de nombreux kilomètres, et sont venus sans nourriture ni argent pour l’acheter. Le comité d’organisation fait de son mieux pour montrer un grand signe de solidarité à tous.
Le grand jour arrive, le 21 août 2024.
Le téléphone du père Karim Konseimbo sonne, il reçoit le message que Notre-Dame de Kibeho attend à la paroisse de la ville pour être escortée jusqu’au camp de Maaji. Mais quelle déception lorsque le père sort de la maison et découvre que sa voiture a un pneu crevé ! Il n’y a pas de temps à perdre, heureusement les sœurs sont à proximité et prêtes à aider avec leur véhicule. Les réfugiés reçoivent l’appel : « Sortez dans les rues, Notre-Dame arrive ! ». Elle est accueillie par des chants et des applaudissements le long de la route principale qui traverse le camp de Maaji et dans la chapelle elle-même.
Soudain, quelques heures plus tard, il se met à pleuvoir à seaux ! La statue de la Vierge Marie, qui avait été accueillie sur l’estrade à l’extérieur, doit être rapidement déplacée à l’intérieur de la chapelle. Quelle bénédiction ! Quel signe de la présence de la Vierge Marie parmi nous ! Comme à Kibeho… on nous explique.
De l’intérieur de la chapelle, on entend la récitation du chapelet, des chants et d’autres prières. Mais sur le côté de la chapelle, il y a un groupe de femmes très occupées à préparer la nourriture pour les visiteurs et les pèlerins. L’une d’entre elles, les larmes aux yeux, dit combien elle voudrait être avec ceux qui prient de l’autre côté, combien elle a peu de temps pour être avec Marie, qui n’est avec nous que pour deux jours. Comme elle est soulagée d’apprendre que Mère Marie voit son sacrifice et sa générosité, que
son service désintéressé est en soi une puissante prière et une imitation des vertus de la Vierge Marie !
La visite de la Sainte Mère au camp de réfugiés de Maaji est couronnée par une Sainte Messe au cours de laquelle sont expliqués son message aux jeunes filles de Kibeho et son invitation à prier le Rosaire des Sept Douleurs pour le monde. Remplis de joie, d’action de grâce et de prières ferventes pour diverses intentions par l’intercession de Mère Marie, les fidèles lui font leurs adieux alors qu’elle poursuit son itinéraire dans d’autres paroisses du diocèse d’Arua.
Par Sr Magdalena Orczykowska, communauté d’Ukusijoni, Ouganda