De nos Sr. Sylviane Rouamba et Sr. Domina Dusenge
Chers lecteurs et lectrices,
Nous vous adressons nos salutations de paix et de joie !
Les Sœurs de vœux temporaires de Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique nous vous écrivons pour vous faire part de notre session et de notre retraite 2024 en Ouganda – la terre des martyrs.
La rencontre a eu lieu du 28 novembre au 13 décembre 2024. Elle était divisée en deux parties : une semaine d’approfondissement du thème du chapitre général 2023 et une semaine de retraite. La première partie était animée par nos sœurs : sœur Angela Kapitinganga, supérieure générale de notre congrégation, sœur Jeanne d’Arc Ouattara, son assistante (qui nous joignait en ligne), sœur Furaha Kamanyula Jeannette, leader de l’entité ECA, sœur Élisabeth Villemure, sœur Revocate Kabahuma et le père David Sullivan, Missionnaire d’Afrique. La session s’est déroulée dans un climat d’ouverture, d’écoute, de partage et de confiance.
Conversation dans l’esprit
Nous avons appris la conversation dans l’esprit, c’est-à-dire l’écoute active et la prise de parole intentionnelle. Elle a été un atout fructueux dans nos différents échanges et travaux durant la session. Cela nous a aidées à nous écouter mutuellement et à rester en contact avec les partages des autres. Cette capacité continuera de nous aider au sein de nos communautés et apostolats afin de vivre l’esprit synodal et de bâtir un monde de justice et de paix.
La foi inspirante de Sœur Carol au milieu des défis
Nous avons eu la joie d’accueillir notre sœur Carol qui nous a partagé son expérience de transformation.
Elle a commencé son récit avec cette phrase : « D’un petit changement à une grande transformation. »
Nous avons été touchées par sa sérénité. Malgré ses maladies, elle a pu rester fidèle à l’appel de Dieu qui était de lui consacrer sa vie. Elle a déclaré : « C’est ma santé qui est faible et non pas ma foi. » Nous confirmons cela par la manière dont elle vit sa mission malgré la fragilité de sa santé.
Elle met Dieu au-dessus de tout et le voit dans toutes les circonstances de sa vie, qu’il s’agisse de moments de consolation ou de désolation. Elle reste fidèle au charisme et à la spiritualité de SMNDA, même si elle ne vit pas dans une communauté. Son témoignage nous a incitées à cultiver notre sens d’appartenance à la congrégation.
Chacune de nous est responsable de la mission
À travers le partage d’expériences diverses, notre supérieure générale, Sr. Angela Kapitinganga, nous a invitées à être bienveillantes les unes envers les autres. Nous lui avons promis de le vivre et nous le souhaitons à toute notre famille Soeurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique. Nous nous rendons compte que notre congrégation est à un tournant : chacune de nous est responsable de la mission qui lui a été confiée, et doit vivre pleinement notre charisme. Nous étions invitées à grandir dans notre sens d’appartenance à la congrégation et dans notre zèle missionnaire.
Elargir nos tentes
Avec notre sœur Jeanne d’Arc Ouattara, nous avons pu voir les tentes qui ont été élargies ces dernières années. Nous avons pu nommer les personnes avec lesquelles nous collaborons aujourd’hui. Au cours de son exposé, elle a souligné l’importance de l’ouverture pour avoir une vision large et élargir notre tente Soeurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique.
Nous sommes invitées à améliorer notre collaboration avec les Missionnaires d’Afrique et les laïcs afin d’étendre notre charisme.
Nous sommes toutes responsables de cette tente et nous pouvons l’élargir à notre guise.
Apprendre à embrasser nos vulnérabilités
Les deux derniers jours de notre session, le père David (Dave) et la sœur Elizabeth nous ont aidés à explorer nos mystères douloureux et nos vulnérabilités.
Pour cela, ils nous ont aidés à comprendre et à découvrir les mystères douloureux de nos vies. Au cours de cette démarche, ils nous ont aidés à découvrir les moyens de guérison de ces mystères, en nous apprenant à les reconnaître, à les nommer et à nous en approprier les épreuves. Pour chacune d’entre nous, ce fut un moment fort de revisiter son histoire sacrée. Nous avons vu que chacune de nous a ses vulnérabilités et ses blessures ; mais le Christ ressuscité nous aime telles que nous sommes et il veut que nous soyons des femmes debout et non courbées (Lc 13).
Une vulnérabilité bien gérée donne la vie, mais mal gérée, elle l’enlève en soi et aux autres. C’est un appel pour nous tous d’être conscients de nos propres vulnérabilités et d’apprendre à bien les gérer. Cela nous permettra d’aider les autres qui viendront vers nous avec leurs vulnérabilités. Pour être transformées par le Christ ressuscité, nous sommes invitées à mourir à nous-mêmes en intégrant nos vulnérabilités. C’est face à cette expérience que saint Pierre a pu répondre à Jésus : « Oui, Seigneur, je t’aime. » Il nous donne un bon modèle à suivre, lui qui, auparavant, se considérait comme le meilleur des disciples, a fini par reconnaître ses vulnérabilités en reniant le Christ (Luc : 22, 31-33, Mt:26,36-46 et Jn : 21,15-17).
Renouvellement de vœux
Le 8 décembre, nous avons communié en esprit aux premiers vœux de nos quatre sœurs à Bobo, et nous avons assisté au renouvellement des vœux de nos trois sœurs : sœur Rehema Kimesera en mission au Maroc, sœur Nadine Nana en mission en RDC, et sœur Alice Koné en mission en Tunisie.
Soyez sœurs !
Au cours de la célébration eucharistique de ce jour, le père David nous a parlé de l’importance des titres dans l’Église catholique, où des personnalités telles que les évêques et les cardinaux sont adressés avec des titres formels tels que « Mon Seigneur » et « Votre Éminence ».
Cependant, le titre donné aux religieuses, « Ma Sœur », est beaucoup plus simple, plus humble et plus vrai. Ce titre reflète leur appel à être les sœurs de Jésus-Christ et à vivre en solidarité avec toutes les personnes qu’elles servent.
Père David souligne que, en tant que sœurs, nous sommes appelées à servir les autres, à l’image de Marie qui est allée voir Élisabeth lors de sa visite. Que ce soit par le travail pratique, comme les tâches ménagères, ou par la solidarité émotionnelle dans les moments de souffrance, le rôle d’une sœur est d’être présente, de partager les joies et les peines des autres et de prier pour eux. Dans ces moments-là, elles peuvent imiter l’exemple de Marie au pied de la croix, en offrant une solidarité silencieuse en temps de crise.
Père David lie également le vœu de chasteté à la vocation de sœur, soulignant qu’il ne s’agit pas seulement de ne pas se marier, mais de s’engager à aimer les autres comme une sœur, à porter leurs fardeaux et à les guider vers Dieu.
Finalement, il loue le titre de « sœur » qui est, selon lui, plus beau et plus vrai que les titres de prêtre ou d’évêque, car il reflète la mission des sœurs de suivre l’exemple de Marie et de servir les autres avec amour et dévouement. L’homélie se termine par une prière pour les sœurs, demandant l’intercession de Marie et la direction de l’esprit de Jésus.
Visite chez les Martyrs de l’Ouganda
Nous étions bénies d’aller à Namugongo pour notre retraite. Nous avons été émues de faire notre retraite dans le centre spirituel Daniel Comboni, au lieu du sanctuaire des 22 Martyrs de l’Ouganda.
Nous avons été touchées par le témoignage du recteur du sanctuaire, le père Vincent, missionnaire d’Afrique, qui nous a raconté l’histoire des premiers missionnaires en Ouganda. Il a déclaré :
« Quand ils sont arrivés, ils ne parlaient que le français ou l’anglais. Les musulmans et les anglicans servaient de traducteurs, mais parfois, ils ne traduisaient pas bien à cause de la compétition entre les religions. Le premier miracle était de voir que l’un des premiers chrétiens était très intelligent ; il pouvait comprendre le message des missionnaires et le partager aux autres. De nos jours, de nombreux miracles continuent de se produire à Namugongo grâce aux 22 jeunes Ougandais qui ont accepté de verser leur sang pour le Christ ».
Nous nous sommes alors demandé si nous étions capables aujourd’hui d’accepter la mort pour le Christ. Le père Vincent nous a invités à avoir une foi ferme en celui que nous avons choisi de suivre. Il suffit de faire un pas, et les autres pas, le Christ se charge de les faire lui-même.
Nous rendons grâce à Dieu de nous avoir permis de vivre une belle expérience en Ouganda. Nous avons reçu la médaille des martyrs ainsi qu’un certificat de pèlerinage lors d’une célébration eucharistique. Nous étions toutes émues de vivre cette expérience de foi en tant que missionnaires.
Nous tenons à remercier notre conseil général ainsi que tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette belle rencontre et retraite.
Nous adressons nos remerciements aux 18 Sœurs des Vœux Temporaires présentes sur place et en ligne pour la rencontre du 28 novembre au 13 décembre 2024.
Unies dans une même mission !