de notre Sœur Valérie Kaboré en mission en Algérie
« Alors qu’une partie du monde est condamnée à vivre dans les profondeurs de l’histoire, alors que les inégalités augmentent et que l’économie punit les plus faibles, alors que la société est vouée à l’idolâtrie de l’argent et de la consommation, les pauvres et les marginalisés n’ont souvent pas d’autre choix que de continuer à attendre (cf. Evangelii Gaudium, n. 54).
… C’est nous que sa grâce fait briller ; c’est notre vie, imprégnée de compassion et de charité, qui doit devenir un signe de la présence du Seigneur, toujours proche de la souffrance des pauvres, pour apaiser leurs blessures et transformer leur destin. »
Cette citation du pape François m’inspire beaucoup.
Il a rappelé ces mots récemment, le 17 novembre, lors de la Journée mondiale des pauvres. Plusieurs événements et célébrations que nous avons vécus ces jours-ci peuvent être liés à cette affirmation.
Nous avons commencé le mois de novembre par l’inauguration de l’année du bicentenaire du Cardinal Lavigerie. Au cours de la neuvaine, j’ai été frappé par la sensibilité et l’engagement de notre Fondateur envers les pauvres. Son grand cœur et sa compassion se sont exprimés dans ses actions en faveur des plus faibles. Je me souviens particulièrement du sixième jour. Il nous a dit :
« Quand je parle de charité, je ne parle pas seulement de la charité de l’aumône, je parle de la charité qui sait souffrir, se sacrifier, s’immoler s’il le faut, et qui, par ce spectacle, oblige finalement les plus endurcis à dire : ce sont vraiment les disciples de Dieu ».
L’engagement auprès des plus pauvres est probablement au cœur du charisme de Lavigerie et marque nos différents engagements comme une encre indélébile. Aujourd’hui à Alger, il est visible dans l’accueil et l’écoute des personnes qui sont invitées dans notre maison ou dans les différents apostolats.
Je découvre la résilience des personnes et l’entraide qui existe dans de nombreuses familles. Dans le service d’accompagnement des personnes en perte d’autonomie sur le plan de la santé, ainsi que de leurs familles, l’expérience est celle du donner et du recevoir. En donnant son temps, son énergie et sa présence, on reçoit en retour le bonheur de s’être donné et de vivre la joie de l’Évangile.
Témoin de l’amour gratuit et signe d’espérance
Témoin de l’amour gratuit et signe d’espérance à travers la visite de certaines familles qui nous entourent, nous entrons au cœur de réalités sociales qui appellent à l’empathie et à l’engagement…
Comment faire face à une personne atteinte d’une maladie chronique grave et qui n’a pas de médicaments ? Comment être au sein d’une famille déchirée par de profonds conflits ? Que faire avec une personne atteinte de démence qui traverse une crise ? L’invitation est simplement d’être présent et d’intercéder.
Elle se concrétise aussi dans la présence des personnes en prison, pour être un lien entre elles et leurs familles. Il s’agit alors d’être un témoin de l’amour gratuit et un signe d’espérance.
Pour les personnes âgées, la pauvreté est souvent un signe de solitude et de désorientation dans un monde où tout semble aller « très » vite. Elles apprécient les visites, les occasions de rencontres et d’échanges amicaux sur des thèmes variés, des films ou des actions de solidarité. Cela s’exprime dans le café des seniors, le café littéraire et culturel, le partage de l’Eucharistie avec les résidents de la maison de retraite des prêtres et des personnes consacrées…
Et voilà une galerie des photos de nos sœurs à coté des plus vulnérables