Sr Suzy Hadermann, CHS St Joseph – Evere, Belgique
Il y a une phrase de notre formule d’engagement, au n° 26 de nos Constitutions :
« Je m’engage à collaborer en tout à l’œuvre de Dieu pour l’annonce de son Règne en Afrique »
Je trouve, résumé là, l’engagement de toute notre vie pour la Mission… toute notre vie, quel que soit notre âge, notre état de santé, notre genre de vie, le lieu où nous sommes envoyées…
Collaborer en tout… cela veut dire qu’aucune partie de nos journées n’est en dehors de cette réalité : toute notre vie est consacrée pour la Mission. En tout ce que nous vivons, nous sommes à l’œuvre avec Dieu, nous collaborons à son œuvre, pour l’annonce de son Règne en Afrique. Collaborer en tout, cela veut dire que Dieu se sert de tout ce que nous vivons, même les choses les plus simples, apparemment les plus anodines… Il peut tout employer pour sauver le monde.
Spontanément, quand on entend « collaborer en tout à l’œuvre de Dieu pour l’annonce de son Règne en Afrique », on peut penser à telle activité, à tel apostolat dans lequel on investit tout notre amour, toute notre énergie, tout notre savoir-faire… et c’est vrai, bien sûr ! Mais la réalité est encore bien plus belle. Rien dans notre vie n’est en-dehors de l’œuvre de Dieu : il agit en tout, il emploie tout, rien n’est perdu. C’est splendide, et cela donne à toute notre vie une dimension illimitée.
Cela rejoint une autre phrase, tirée de la liturgie celle-là, que j’aime beaucoup aussi, et qui m’habite depuis très longtemps :
« Pour la gloire de Dieu et le salut du monde. » (c’est la réponse de l’assemblée, au moment de l’offertoire).
Cela pourrait être une forme de relecture de la journée : je me rappelle tous les moments de ma journée, et pour chacun je me dis : « C’est (c’était) pour la gloire de Dieu et le salut du monde »… Bien sûr, on n’est pas toujours conscient de cela au moment où on le vit, mais le revoir, le soir, peut aider à remettre chaque moment de notre existence dans cette dimension missionnaire. En faisant cet exercice, le soir, on se trouve inévitablement devant des moments qu’on a mal vécus, des gestes, des paroles, des réactions où on ne peut vraiment pas dire que c’était pour la gloire de Dieu et le salut du monde…
Mais j’ai lu un jour une phrase (je ne sais plus de qui elle est) qui m’a beaucoup aidée, et qui pour moi est pleine d’espérance, de confiance :
« Il est toujours temps de convertir à Dieu les heures qu’on a passées sans lui » (sans penser à lui, parce que, de toute façon, il était là, nous ne sommes jamais sans lui).
On peut aussi, le matin, prévoir les différents moments de sa journée, et se dire : ce sera pour la gloire de Dieu et le salut du monde…
Cela peut nous aider à vivre plus consciemment notre engagement à « collaborer en tout à l’œuvre de Dieu pour l’annonce de son Règne en Afrique ».
Je suis en maison de repos, je ne peux plus avoir d’activité à l’extérieur (à part signer des pétitions par internet), mais cette phrase peut donner sens à tout ce que nous vivons, et nous donner un horizon illimité. Quel bonheur, quand nous nous heurtons aux difficultés de l’âge, de la maladie, des limites qui semblent rétrécir notre horizon, de nous rappeler que nous sommes autant missionnaires là où nous sommes, dans la réalité qui est la nôtre maintenant, que quand nous étions engagées à plein dans l’apostolat en Afrique.
J’ai vu un grand sourire illuminer le visage d’une consœur malade, alitée, souffrante, quand je lui ai redit cette phrase de notre engagement, et que je lui ai rappelé que, dans sa réalité actuelle, elle collaborait pleinement à l’œuvre de Dieu pour l’annonce de son Règne en Afrique !
N’oublions jamais ce trésor : tout notre être est consacré pour la Mission, et par toute notre vie nous collaborons à l’œuvre de Dieu pour l’annonce de son Règne en Afrique !