Par Sr Magdalena Orczykowska – Ukusijoni, Ouganda
Dans les terres baignées de soleil du nord de l’Ouganda, le changement climatique n’est plus un sujet lointain — c’est une réalité quotidienne.
Les saisons sèches deviennent plus longues et plus chaudes, les arbres disparaissent à cause de la fabrication de charbon, des besoins de cuisson et de construction, et l’air devient chaque jour plus poussiéreux. Dans ce contexte difficile, une graine d’espérance a été plantée — au sens propre comme au figuré.
L’idée est née lors d’une formation en ligne pour les animateurs JPIC (Justice, Paix et Intégrité de la Création), organisée par la Commission JPIC de l’UISG et de l’USG. Inspirées et dynamisées par cette session, nous nous sommes senties appelées à agir — en commençant par quelque chose de simple, mais profondément significatif : les arbres.
En tant qu’équipe missionnaire, nous avons organisé des sessions de sensibilisation et une campagne de distribution d’arbres dans les camps de réfugiés de Maaji et d’Agojo. Notre objectif était simple : sensibiliser à l’importance des arbres et fournir des jeunes plants à planter autour des chapelles et des habitations de ces communautés.
Un message qui a pris racine
L’activité a commencé par une intervention éducative captivante, accompagnée de projections d’images illustrant les nombreux bienfaits des arbres : rafraîchir l’environnement, purifier l’air, offrir de l’ombre, prévenir l’érosion des sols et produire des fruits. Les participants écoutaient avec une grande attention. On pouvait voir dans leurs yeux que quelque chose les touchait.
Dès que nous avons posé la question : « Qui est prêt à planter un arbre ? » — toutes les mains se sont levées. Enfants, jeunes, anciens — tout le monde voulait faire partie de ce mouvement. Un moment reste gravé dans ma mémoire : une petite fille, âgée peut-être de neuf ou dix ans, est venue discrètement vers moi et m’a demandé :
« Sœur, puis-je avoir mon arbre aussi ? »
Elle est repartie fièrement, tenant dans ses mains un minuscule plant d’acacia comme un trésor.
Chèvres affamées et enthousiasme grandissant
En route vers l’une des chapelles, nous nous sommes brièvement arrêtées en ville. Soudain, un groupe de chèvres a sauté sur notre voiture, essayant d’atteindre les feuilles d’avocat que nous transportions. C’était une scène amusante, mais aussi un rappel sérieux : les jeunes arbres sont vulnérables. Ils doivent être protégés des chèvres, des vaches et des termites. Nous avons insisté sur l’importance de bien protéger les plants.
À notre grande surprise — et pour notre plus grande joie — la demande d’arbres a largement dépassé nos prévisions. Beaucoup de personnes sont reparties en nous demandant quand nous reviendrions. La joie et le sentiment de responsabilité étaient contagieux.
Planter un avenir meilleur
Cette activité a été bien plus qu’une simple distribution d’arbres — ce fut un éveil. Les populations de Maaji et d’Agojo ont compris que planter un arbre, c’est poser un geste d’espérance, de soin et de résistance face aux effets du changement climatique.
Nous prévoyons déjà de revenir l’année prochaine au début de la saison des pluies, avec encore plus de jeunes plants et un meilleur suivi. Les défis climatiques sont réels, mais la réponse des communautés montre qu’avec un peu d’éducation et d’action, le changement est possible — un arbre à la fois.













