« Porteuses d’espérance… » nous nous sommes laissées guider par l’Esprit pour discerner en communauté, envoyée à Nairobi South C/South B, pour témoigner entre nous de l’Amour de Dieu afin de le partager avec ceux et celles que nous côtoyons dans notre quotidien. Nous vivons dans un contexte multiculturel et multireligieux entourées des croyants de l’Islam, du Bouddhisme, du Christianisme. Un quartier où la méfiance règne dans les cœurs, affectant ainsi les relations humaines, provoquant des attitudes d’isolement, de regroupement tribaliste et d’auto protection.
« A l’écoute de la voix de l’Esprit… », nous avons choisi la rencontre, la fraternité humaine et le dialogue. Nous avons choisi de nous rendre proches de nos voisins, de les saluer quand nous les rencontrons et d’inviter, à l’occasion de fêtes comme Noël et Nouvel An, les voisins, les gardiens des portes d’entrée dans la cité pour une connaissance mutuelle et pour briser les barrières religieuses et sociales.
« A l’écoute de la voix de l’Esprit… », nous avons choisi d’aller vers les femmes assises au bord de la route du matin au soir à la recherche de travail pour faire vivre leur famille. Pour des questions de sécurité, nous avons dû écrire une lettre de demande de permission au chef de canton. Une fois l’autorisation obtenue, nous avons partagé entre nous les responsabilités et avons pu écouter les cris de ces femmes dans la rue et chercher avec elles une réponse à leur souffrance. Le temps matériel à notre disposition fut un vrai défi car nous étions en majorité des étudiantes alors que le projet nous demandait une présence régulière et un suivi. Les femmes, elles, n’étaient pas disposées à aller à notre rythme car leur besoin immédiat était de gagner leur pain quotidien.
« A l’écoute de la voix de l’Esprit… », nous avons ouvert nos cœurs pour être solidaires avec quatre familles de notre entourage. Après discernement communautaire, nous avons cheminé avec des personnes qui avaient des compétences pour trouver un travail : coiffeuse, vendeuse de chaussure, de vêtements et de céréales…
« Semeurs d’espérance… », nous avons pu sauver la vie et la dignité d’une femme qui avait prévu de partir à Dubai à la recherche de revenus pour l’éducation de ses quatre enfants. Avec le petit prêt que nous lui avons accordé, elle a pu ouvrir un salon de coiffure et renoncer à son voyage à Dubai, qui était en fait du genre trafic humain.
« Porteuse d’Espérance… » nous avons aidé d’autres femmes à reprendre leur activité de vente d’habits et de céréales dans leur quartier. Porteuses d’espérance, nous avons pris le risque d’aider un père de famille qui voulait reprendre ses activités commerciales après le COVID-19.
« A l’écoute de l’Esprit… », comme étudiantes, nous avons fait le choix de nous rendre proches des plus défavorisés durant nos stages pratiques, allant par exemple à la rencontre des réfugiés des Grands Lacs vivant à la périphérie de Nairobi pour leur porter l’Espérance qui nous habite et les aider à se rendre compte de leur dignité, de leurs droits et devoirs dans leur situation de réfugiés ou de demandeurs d’asile. Notre soif d’aider ces personnes à retrouver leur dignité, leur liberté, leur honneur, leur valeur humaine est fondée sur la lutte de notre Vénéré Fondateur, le cardinal Lavigerie. Que jamais ne s’éteigne en nos cœurs la flamme de l’Espérance.
Sr Franceline Hien, à Hydra/Alger