Au « Poverello » de Bruxelles, je me retrouve au milieu des « paumés » de toutes sortes et venant de tous les coins du monde.
Ces personnes ont besoin de manger, mais aussi d’attention et d’amitié. J’ai souvent l’occasion de parler arabe. J’y suis très heureuse. J’y vais une fois par semaine. Le Poverello est une association qui se trouve dans le quartier populaire de la gare du Nord, à Bruxelles. Chaque midi on y sert des repas chauds à des gens nécessiteux, gens de la rue, … On sert entre 100 ou 150 repas par jour. Cela se passe dans une très bonne ambiance
Je rends visite à des personnes vivant seules, handicapées ou âgées qui ont besoin de certains services :
J’ai pu pendant un an aller porter la communion à Gaby, ancienne prostituée, qui, maintenant âgée, ne « travaille » plus. Elle a toujours habité dans ce quartier. J’ai ainsi pu faire un plongeon dans ce milieu. Découverte très enrichissante. Cette femme de foi m’a interpellée : « les prostituées vous devanceront dans mon royaume » !
Il y a aussi Didi qui vit seule avec ses deux chats et a du mal de se déplacer. J’y vais pour faire ses courses ou pour l’accompagner chez le médecin. Son Dieu c’est Bouda et elle le prie pour moi. Dernièrement elle m’a dit qu’elle pensait que mon Dieu Jésus était le meilleur ! Heureusement que notre Dieu s’y retrouve dans tout ça ! !
N’est ce pas cela les « périphéries » dont nous parle notre pape François ?
Bien sûr il y a aussi les services que je rends à ma communauté : accueil, achats, repas, mais aussi dans la mesure du possible j’essaye d’être disponible pour rendre service à nos sœurs qui se trouvent dans les homes.
Vous voyez que même rentrée en Belgique, je suis heureuse et surtout j’essaye de témoigner autour de moi de tout ce que j’ai reçu de mes sœurs et frères musulmans en Tunisie et en Algérie. C’est une dette que j’ai envers eux.
J’en profite pour saluer toutes les sœurs avec qui j’ai fait un bout de chemin et que je n’oublie pas.
Soeur Simone Dislaire. Belgique