Cette méthode d’apprentissage de la langue tunisienne s’adresse à des débutants.
Sa caractéristique est qu’elle est présentée à la fois en arabe et en transcription, pour un public francophone et anglophone, ce qui est tout à fait unique. Sœur Madeleine PRIM, Sœur Blanche, en est l’auteure.
Cette méthode est le fruit d’une longue histoire.
Après les cours données par les Pères Blancs à l’IBLA, les Sœurs Blanches ont organisé une première ébauche de cours plus intensifs à partir de 1937. C’est à partir de 1957 que le centre a fonctionné sous sa forme actuelle avec le nom de Maison d’Etudes et s’est établi à Montfleury /Tunis, jumelée à une bibliothèque pour les élèves du secondaire.
D’abord destinée aux jeunes Sœurs Blanches étudiantes en arabe littéraire et dialectal, avec une formation en islamologie, le centre de langue s’est ouvert progressivement à d’autres personnes étrangères vivant et travaillant en Tunisie. Le premier candidat fut un médecin qui éprouvait la nécessité absolue de parler en arabe avec ses patients et patientes. Ainsi, depuis plus d’un demi-siècle, sa raison d’être est double : l’enseignement de l’arabe tunisien aux étrangers et une formation à la culture tunisienne.
Aujourd’hui, les personnes viennent d’horizons les plus divers : étudiants, entrepreneurs, professeurs, chercheurs, conjointes de Tunisiens ou conjoints de Tunisiennes. Depuis peu, il y a une demande de personnes plus âgées qui viennent en Tunisie une fois retraitées. Il s’agit donc d’un public très varié et international (Europe, Asie, Afrique, Amérique).
Au point de vue apprentissage, l’effort est mis tout de suite sur l’exactitude de la prononciation, l’écriture en arabe et la mémorisation des structures des phrases les plus usuels, grâce à une progression grammaticale bien réfléchie. La répétition est un élément important également dans les étapes de l’enseignement. Un Cd-Rom accompagne la méthode pour faciliter la mémorisation des textes et du vocabulaire présenté.
Un des objectifs est de faciliter l’adaptation au pays et d’entrer plus facilement en relation, dans les détails de la vie ordinaire, saluer- connaître des formules de politesse-demander son chemin- aller chez l’épicier- etc…. cet effort d’apprendre pour aller à la rencontre de l’autre dans le quotidien est d’emblée apprécier et source de joie de part et d’autre. Parler avec l’autre dans sa langue, cela change tout dans la relation !
Le Cardinal Lavigerie disait à ses premiers missionnaires :
« Apprendre la langue d’un peuple, c’est se préparer à lui appartenir » et il leur disait encore « le miracle de la Pentecôte ne s’est accompli qu’une fois, depuis c’est l’effort qui y supplée ».
Avec le désir d’abattre les murs, de supprimer les frontières élevées par l’ignorance, les préjugés, la peur de ce qui est autre, nous voulons continuer à nous engager pour une société plurielle et fraternelle. Ainsi nous essayons de rejoindre le dessein de Dieu, Père de tous, qui nous associe à la création d’un monde meilleur où l’amour aurait la première place et où régnera la paix.
Sr Chantal Vankalck