Jamani sista waambie: “Asanteni sana, Mungu awabariki!”
S’il vous plaît, ma sœur, dites-leur: « Merci beaucoup, que Dieu vous bénisse abondamment! »
Chers lecteurs, gens de bonne volonté et tous ceux et celles qui ont beaucoup œuvré pour obtenir de l’argent pour les lépreux, salutations à vous tous ! Les paroles de gratitude ci-dessus m’ont été adressées, le 17 mai 2017, par un vieux lépreux, lors de ma visite au camp de Bukumbi, près de Mwanza, en Tanzanie. Aussi, il ne convient pas que je les garde pour moi seule puisqu’elles vous sont destinées.
Le contexte :
Début janvier 2017, notre communauté de Lublin en Pologne a reçu de l’argent des Pères Capucins de Pociekajka. Comme ils l’ont fait dans le passé, les Pères et Frères ont rassemblé cet argent dans le cadre de la journée des lépreux et ils nous l’ont transmis. L’idée était que nous envoyions cet argent à des gens qui en avaient besoin et, cette fois, nous avons décidé de le donner à notre sœur Anna Brigitta qui, depuis quelques années, travaille parmi les lépreux. Comme je rentrais au pays pour les vacances, Sr Anna Brigita m’a invitée à visiter le camp avec elle et à donner l’argent directement aux lépreux sous forme de nourriture, car c’était le besoin réel qu’ils avaient exprimé.
Après avoir tout préparé la veille, nous sommes parties en voiture le lendemain, de bon matin, de Mwanza pour nous rendre à Bukumb : à quelques kilomètres de là. Arrivées au camp, deux étudiants stagiaires des Missionnaires d’Afrique (Prasad et Dieudonné), une religieuse, des jeunes volontaires, hommes et femmes du village voisin nous ont rejoints. Ensemble, nous avons distribué de la farine de maïs, des petits poissons séchés (dagaa), des aubergines africaines et du savon.
Leurs reconnaissances :
Tous étaient ravis de recevoir cela et ont exprimaient leur gratitude de différentes manières. Certains voulaient poser sur des photos avec moi pour que je puisse montrer aux bienfaiteurs que leur contribution leur était bien arrivée ; certains voulaient que d’autres personnes puissent voir dans quel état ils étaient, en exposant leurs jambes ou leurs mains affectées par la lèpre. Certains encore ont profité de l’occasion pour me demander de prendre des photos, que j’imprimerais pour eux afin qu’ils puissent en avoir une copie papier. Il y avait différents groupes à visiter et pour chaque groupe des enfants ou de jeunes adultes nous accompagnaient.
Outre l’accueil chaleureux que nous avons reçu, ce qui m’a le plus impressionnée, c’est la simplicité, la disponibilité et la facilité de contact des gens du camp. J’ai également admiré le travail effectué avec beaucoup d’amour par certaines personnes envers les lépreux qui ne peuvent rien faire par eux-mêmes.
Cette occasion m’a donné la possibilité d’en apprendre plus sur le camp lui-même. En bref, le Camp de la lèpre de Bukumbi a été créé par le gouvernement tanzanien en 1972 avec pour objectif de rassembler les lépreux loin de la ville, afin qu’il n’y ait plus de malades et de mendiants, dans les rues ; on allait leur offrir une maison, un terrain à cultiver et la protection d’une organisation qui était censée prendre soin de leurs besoins vitaux tels que la nourriture et l’assistance médicale. Personne n’a été transféré dans le camp par la force et beaucoup y ont emménagé avec leur famille. J’ai appris que le camp avait connu quelques difficultés telles que le manque d’eau et d’électricité mais, grâce aux gens de bonne volonté et au gouvernement tanzanien, ces besoins fondamentaux sont maintenant satisfaits. Cependant, c’est un camp qui a encore besoin d’être soutenu et entretenu même si, sans compter sur l’aide des bienfaiteurs, certains jeunes ayant leurs parents dans ce camp, font beaucoup d’efforts en ce sens.
Signe d’espoir :
J’ai été heureuse de rendre visite aux enfants de Montessori, une école maternelle construite un peu à l’extérieur du camp, grâce aux efforts de Sr. Anna Brigitta, M. Paolo, Mme Diana et d’autres encore. Certains enfants fréquentant cette école sont des petits-enfants de lépreux. J’ai été étonnée de voir que les enfants connaissaient par cœur différentes choses que moi-même je ne connaissais pas à la fin de mes études primaires! Par exemple, ils nommaient correctement des régions de Tanzanie qu’on leur montrait au hasard sur une carte !
Après cette expérience, je suis reconnaissante envers tous ceux et celles qui ont, cette année, contribué d’une manière ou d’une autre, à aider les lépreux ; sans eux, je n’aurais pas vécu une telle visite. Je suis reconnaissante envers Sr Anna Brigitta qui, malgré son âge, s’engage avec enthousiasme à améliorer la vie des lépreux, de leurs enfants, de leurs petits-enfants et de leur entourage. Un grand merci aussi aux volontaires, venus de près ou de loin, ainsi qu’aux habitants du camp qui m’ont chaleureusement accueillie !
Soeur Anafrida Biro – Lublin