Maurice Bellière, Missionnaire d’Afrique, et Thérèse de Lisieux ne se sont jamais rencontrés. Leur correspondance a fait un ajout important à l’autobiographie spirituelle de Thérèse « L’histoire d’une âme ». La vocation de Maurice a suscité un désir missionnaire chez Thérèse et l’Église l’a déclarée sainte patronne des missions.
Début de l’amitié entre le Père Maurice Bellière et Sainte Thérèse de Lisieux
Maurice Bellière était en deuxième année de théologie au séminaire diocésain lorsqu’il écrivit une lettre à la Prieure du Carmel de Lisieux la priant, comme il le disait : « Confie à la prière d’une de tes sœurs le salut de mon âme et qu’elle obtienne pour moi la grâce de rester fidèle à la vocation que Dieu m’a donnée ». La jeune Thérèse, qui avait rejoint le Carmel à l’âge de 15 ans, fut choisie par la mère supérieure pour cette entreprise. C’est ainsi qu’est née une amitié spirituelle entre Maurice Bellière et Thérèse de Lisieux.
Correspondance – source d’enthousiasme missionnaire
Maurice et Thérèse ne se sont jamais rencontrés, mais leur destin les a profondément unis. Leur correspondance, commencée deux ans avant la mort de Thérèse, s’élève à 21 lettres et constitue un ajout important à son autobiographie spirituelle » L’histoire d’une âme « , publiée après sa mort en 1898. Maurice voulait devenir missionnaire et fut accepté par la société des Missionnaires d’Afrique, les Pères Blancs. Sa vocation a suscité un désir missionnaire chez Thérèse aussi. En raison de cet enthousiasme missionnaire et sans doute aussi à cause de cet échange de lettres avec une missionnaire, l’église a déclaré Thérèse sainte patronne des missions. Nous, les Pères Blancs, pouvons en être fiers à juste titre.
Amitié spirituelle – encouragement dans les épreuves
Maurice était un homme qui, à bien des égards, ressemble à chacun d’entre nous, avec ses angoisses facilement reconnaissables et ses capacités humaines individuelles limitées. En même temps, nous découvrons dans ses dix lettres que Thérèse est une sainte à la portée de tous, mais aussi qu’elle est une personne vraiment mystique, capable d’amitié spirituelle. Leur amitié s’est formée autour de leur idéal commun, un désir commun pour l’amour du Christ et la simplicité. Ils s’appellent dans leurs lettres « petit frère » et « petite sœur ».
Thérèse était déjà gravement malade ; la tuberculose dont elle souffrait était déjà à un stade avancé et aucun remède n’était encore disponible. Malgré cela, elle écrivit de magnifiques lettres à son « petit frère » pour l’encourager dans sa vocation. Le dernier mot qu’elle lui a envoyé était inscrit au dos d’un certificat de communion : « Souvenir final d’une âme qui est proche. »
Dès sa toute première lettre, elle rappelle la loi qui dominera sa vie future, c’est-à-dire les tentations et les épreuves qui accompagnent nécessairement chaque apôtre. Thérèse avait très tôt compris que les prêtres étaient « des hommes à la fois fragiles et faibles », mais elle écrit : « Aucune fragilité humaine ne peut être un obstacle à la prédication de l’Evangile tant que la flamme de l’amour brûlera au cœur de l’Eglise ». Plus tard, Maurice relira ces lettres à plusieurs reprises et fera même une collection de ses passages de choix lorsqu’il étudiera à Carthage et en mission au Malawi, alors qu’il est déjà malade et plutôt découragé.
Après une vie missionnaire dure et courte, le père Maurice Bellière est décédé à Caen, à l’âge de 32 ans, sans contact avec les Pères Blancs ; il est mort dans un foyer pour malades mentaux, et a été enterré en Normandie, France.
Piet van der Pas, Missionnaire d’Afrique