Notre soeur Cecylia Bachalska, de la communauté de Dar-es-Salaam (Tanzanie) nous raconte de son apostolat dans les pheripheries de la ville et de la vie…
Dans la paroisse de Tandale, à Dar-es-Salaam en Tanzanie, il y a un lieu appelé « Uwanja wa fisi », « Place de l’Hyène », où près des bars, des petits restaurants et des coiffeurs, des femmes vendent leur corps comme marchandise. C’est le lieu bien connu de Dar-es-Salaam pour la prostitution. Passant par là pour rencontrer ces femmes, en me disant en mon for intérieur « Seigneur, je sais que tu es déjà là! », j’ai découvert que ces femmes en situation de prostitution ont une relation très étroite avec Jésus! Il leur est facile de faire confiance au Christ, car elles savent qu’elles sont aimées par lui telles qu’elles sont.
Quand je vais les voir, je reçois un accueil chaleureux. Ces femmes sont abandonnées par tous, sauf par ceux qui les exploitent. Mais elles ouvrent leur cœur aux Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique pour parler ouvertement de leur vie quotidienne et de leurs conditions de vie.
Agées entre 17 et 40 ans, elles se livrent à la prostitution durant des années, certaines volontairement, d’autres parce qu’elles n’ont pas d’autre alternative car pour nombre d’entre elles, la prostitution est le seul moyen de survivre et de payer la scolarité de leurs enfants. Dès qu’elles commencent à parler de leur progéniture, un sourire vient sur leurs visages. Même si un emploi comme couturière ou cuisinière pourrait être envisageable, la sortie de la prostitution est parfois très difficile à cause de la drogue, de l’alcoolisme ou des infections sexuellement transmissibles (IST) comme le VIH et autres.
Avec Sr Birgitta, j’écoute et accompagne les femmes d’Uwanja wa fisi, et nous savons que lutter contre la prostitution à Tandale fait partie de notre mission comme SMNDA.
Un groupe formé de paroissiens, de membres d’autres congrégations religieuses et de SMNDA, dialogue avec les propriétaires des maisons fermées, qui, paradoxalement, sont souvent des membres de la communauté paroissiale!
Nous mettons l’accent sur les femmes qui veulent échapper à la prostitution et entamer le processus de réadaptation. L’espoir d’éliminer ce commerce est difficile, car l’industrie du sexe et la traite des êtres humains sont soutenues par des réseaux mafieux sophistiqués et puissants. La Place de l’Hyène reste donc pour le moment un des défis les plus difficiles de la paroisse.
Entretemps au Centre Salomé de Tandale, les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique offrent aux jeunes femmes sans famille, sans études, sans avenir, venues souvent des villages, la possibilité d’une formation.
C’est une façon de faire de la prévention pour que ces jeunes femmes ne finissent pas à la Place de l’Hyène. Le Centre Salomé leur enseigne un métier qui leur permettra de gagner leur vie avec dignité.