Notre communauté de Lublin est étroitement liée à l’Afrique grâce à la contribution significative de nombreuses sœurs qui ont vécu et travaillé ici en Pologne. Les personnes qui désirent en savoir plus sur l’Afrique, voyager en Afrique ou soutenir l’Afrique, nous sont envoyées par ceux qui nous connaissent. Des paroisses, et même des écoles, de Lublin et de l’extérieur de Lublin, nous invitent, chaque année, à parler de l’Afrique et de notre charisme SMNDA. Nous avons également un musée africain qui attire, chaque année, des groupes différents.
Les invitations et visites sont devenues rares depuis près de 2 ans en raison de la pandémie. Cependant, il y a plus de vie et de joie depuis le début de cette année car nous pouvons visiter des écoles et recevoir des étudiants dans notre musée pour l’animation. La joie de rencontrer des enfants des écoles fondamentales si désireux d’en savoir plus sur notre charisme et sur l’Afrique est si encourageante ! Normalement, nous commençons par leur dire qui nous sommes en tant que congrégation et comment nous nous sommes attachées à l’Afrique.
Ces enfants ont souvent des connaissances sur l’Afrique, bien que limitées. Les réponses que nous recevons sur ce qu’ils savent de l’Afrique généralement, ce sont les animaux sauvages (éléphants, girafes, lions, etc.), le désert, le soleil brûlant, la pauvreté et la faim, etc. Nous les approuvons leurs réponses er remercions pour l’effort fourni et nous allons de l’avant pour leur ouvrir les yeux sur une autre vision d’ensemble. Ils sont fascinés quand on parle de la géographie de l’Afrique (55 pays) et des différentes réalités. Alors ils commencent à comprendre que l’Afrique n’est pas un pays ; c’est un grand continent et ce n’est pas seulement une masse de sable mais aussi des zones forestières. Ils découvrent qu’il ne s’agit pas uniquement de chaleur brûlante, mais que vous pouvez même trouver de la neige dans certaines régions d’Afrique. Ils sont presque choqués d’apprendre que l’Afrique contribue de manière significative à l’économie mondiale grâce à ses riches ressources naturelles. Il y a de grands talents et des cultures glorieuses. Vous pouvez voir tout cela écrit sur leurs visages innocents quand on ajoute que 1/3 des métaux précieux du monde proviennent d’Afrique, et probablement, que le monde des métaux contenus dans nos téléphones vient d’Afrique. Et que le chocolat, le thé et le café que nous dégustons, commencent par être récoltés en Afrique. Cela provoque une certaine curiosité et un réel intérêt chez eux. Sans oublier de mentionner la douloureuse réalité de toutes les injustices subies par des personnes innocentes en particulier les enfants de leur âge, la pauvreté et l’insécurité et l’élargissement continu du fossé entre les riches et les pauvres.
Nous discutons avec eux des valeurs communes à tous les êtres humains, de leurs propres valeurs et des valeurs spécifiques du peuple africain. Ils sont ravis d’entendre, et même de voir et de toucher, des jouets créés par des enfants d’Afrique, à partir de matériaux bon marché; plastique, paille, feuilles de bananier, argile et cannettes vides.
Ils sont heureux d’être vêtus de vêtements traditionnels africains ou de chanter et de danser sur de la musique africaine. Pour certains d’entre eux, c’est la première fois qu’ils approchent d’aussi près une Africaine et même qu’ils la touchent ou rencontrent une religieuse aussi amoureuse de l’Afrique. Cela brise les barrières de la peur et crée une curiosité saine, le respect et le désir de soutenir l’Afrique. Cela conduit à la gratitude pour toutes les choses qu’ils tiennent pour acquises. Nous les encourageons à dire merci à leurs enseignants et à leurs parents. Nous recevons également de leur part de l’amitié, des encouragements et même un soutien financier. J’ai vécu cette expérience concrète dans l’une des écoles où, après la leçon, Wojtek (pseudonyme), un enfant handicapé sur sa chaise électrique, s’est avancé et m’a parlé à l’oreille alors que je me penchais pour l’écouter. Il a dit qu’il voulait soutenir d’autres enfants en Afrique. Il avait 2 pièces (de 50 centimes) dans la main et il me les remettait : ses « petites pièces de la veuve »… Il était prêt, ce jour- là, à sacrifier son « pierogi » (petit pain fourré) pour l’Afrique.
C’était tellement touchant ! J’ai beaucoup appris de ce geste. Les enfants sont si spontanés !
Et d’autres dans leur innocence, nous aident à redécouvrir l’essence de notre vocation missionnaire. A Opole (un autre diocèse à environ 600 km de Lublin), pendant la semaine missionnaire, nous avons visité un jardin d’enfants avec le catéchiste Jacek. Il nous a présenté ces enfants de 5 ans comme des missionnaires. Et juste pour s’amuser, il leur a demandé ce qu’était un missionnaire, car il ne s’attendait pas à ce qu’ils le connaissent la réponse car il ne leur en avait jamais parlé. Un petit garçon a levé la main avec empressement et a répondu « człowiek od Boga » (une personne de Dieu). Nous nous sommes regardés tout surpris. Ce fut pour nous un rappel que notre vocation missionnaire est, en effet, un don précieux de Dieu. Recevons-le précieusement et avec amour.
Victoria Gaa, Communauté de Lublin, Pologne.