Cette année 2023, les soeurs de l’Immaculée Conception de Ouagadougou (SICO) ont célébré leur jubilé de cent ans d’existence.
Avec joie, Sr Furaha Kamanyula Jeannette nous partage son expérience du colloque, tenu du 8 au 11 février, durant ces célébrations à Ouagadougou.
J’ai été émerveillée et édifiée par la manière dont le colloque a été organisé ; les sœurs SICO ont pris du temps pour préparer cet événement.
Au mois d’0ctobre déjà, j’ai reçu un coup de téléphone de sœur Pascaline, SIC que je ne connaissais pas. À ma grande surprise, elle me transmettait un message de Mère Pauline, la mère générale, qui demandait un service. Étonnée et surprise je lui ai demandé quel était ce service. Elle me répondit qu’ il s’agissait de préparer une conférence à l’occasion de leur jubilé de 100 ans de fondation.
J’ai alors posé beaucoup de questions à sœur Pascaline, lui disant que j’étais à Bobo-Dioulasso au noviciat, et que la mère générale s’était peut-être trompée de nom. Je lui ai dit que nos sœurs étaient à la cathédrale à Ouaga et qu’une des leaders habitait à Saint Julien. Je ne voulais pas risquer une erreur et je pensais que mes sœurs, surtout les leaders, m’auraient averti d’une telle demande.
Soeur Pascaline m’a expliqué que la mère générale m’avait choisi, moi, et qu’elle savait que j’habitais à Bobo. En entendant cette réponse, j’ai accepté. En effet, j’avais rencontré la mère Pauline lors de l’ouverture du chapitre général des soeurs de l’Annonciation de Bobo SAB et j’avais eu l’occasion d’échanger un peu avec elle durant la fête. Depuis je n’avais plus eu de contact avec elle. Le lendemain, Soeur Pascaline m’envoyait le thème de la conférence à préparer : L’héritage spirituel et missionnaire des Missionnaires d’Afrique et des Soeurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique.
Les points suivants devaient être développés :
Comment les missionnaires d’Afrique et les sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique ont-ils été et sont-ils aujourd’hui encore, la source qui a fait naître cet Institut, qui l’a irrigué et qui continue de le faire vivre ?
Comment nous, pères et sœurs (M.Afr et SMNDA), percevons-nous l’appropriation, l’adaptation de ce patrimoine par les SIC ?
Ne sachant pas par où commencer, j’ai parlé du thème à nos leaders. Soeur Carmen Sammut m’a envoyé la conférence qu’elle avait donnée aux supérieures générales, lors de la réunion de la Famille Notre Dame d’Afrique en Tanzanie, en 2018. Elle m’a proposé aussi de m’adresser à Sr Gisela, l’archiviste qui m’a aussi beaucoup aidée en m’envoyant des documents sur la fondation des soeurs SICO. Ces deux sources et le « dossier Lavigerie » (1991) m’ont servi pour préparer ma conférence.
Avec le thème de la conférence, j’ai aussi reçu le programme des thèmes qui seraient traités et le nom des intervenants. J’ai réalisé que j’étais programmée avec le père Didier, provincial des Missionnaires d’Afrique de l’Afrique de l’Ouest. Je l’ai contacté et il m’a dit que le père Alain Fontaine préparait la conférence. J’ai donc travaillé avec le père Alain Fontaine et, ensemble nous avons exposé notre travail, devenu conférence commune.
Je me posais la question de savoir comment j’allais m’y prendre car c’était la première fois que je faisais une conférence devant une grande assemblée. A l’approche de la date du colloque je me sentais nerveuse car je ne savais pas comment j’allais m’en sortir. Écoutant le sentiment d’inquiétude qui m’habitait, j’ai choisi de me faire confiance et de tout abandonner entre les mains de Dieu. Le jour venu, j’ai senti une paix et une confiance qui me rassurèrent. Elles me disaient: « Jésus est là, le Cardinal Lavigerie et Mère Salomé te soutiendront et seront fiers de toi ». Avec cette assurance, j’ai pu me calmer et exposer mon texte tranquillement.
J’ai eu la joie de découvrir « entre les lignes » la personnalité de notre sœur Delphine qui à vécu au Burkina pour 50 ans et est décédée à Ouagadougou. Sur la photo, elle donne l’impression d’avoir été une sœur joyeuse, épanouie et une femme de foi. J’ai expliqué aux sœurs SIC que c’est grâce à sa ténacité, son enthousiasme qu’elle avait su convaincre Monseigneur Thévenoud. Et Sœur Bernadette, ancienne mère générale SIC, a conclu mon propos en disant que derrière un grand homme il y a une grande femme. Derrière Monseigneur Thévenoud, il y avait une grande femme : Sœur Delphine, SMNDA!
A la fin de mon exposé, je ressentais une grande joie, de la fierté et de la reconnaissance d’avoir partagé le rôle que nos sœurs aînées ont joué dans la fondation des SICO. J’ai été aussi bien soutenue par la présence de nos sœurs de Ouagadougou qui sont venues nombreuses au colloque durant les trois jours.
Passages de la conférence:
« On a été amené à la fondation des sœurs « Noires » par la force des choses et des circonstances. Si nous avions été nombreuses en communauté, comme sœurs blanches, on n’y aurait pas pensé, » écrivait sœur André du Sacré Cœur.
« Nous percevons l’appropriation et l’adaptation de notre patrimoine par les SIC comme une actualisation et une confirmation du désir de notre fondateur, le Cardinal Lavigerie. Des sentiments de fierté, de joie, de reconnaissance, de satisfaction nous habitent en vous voyant grandir. Nous diminuons en nombre et en « oeuvres » car beaucoup des oeuvres apostoliques que nous avons initiées sont gérées par vous. Nous avons bien compris la spiritualité de Jean le Baptiste lorsqu’il dit : « Qu’Il grandisse et que, moi, je diminue ».