
SOLWODI a dû s’adapter au coronavirus. Beaucoup de rendez-vous et événements ont dû être annulés ou reportés. Nous avons limité notre travail ou l’avons réorganisé en télétravail. Mais, nous restons joignables pour les femmes en détresse. En ces temps difficiles, ceci est plus important que jamais. Pendant les semaines précédentes, nous avons reçu davantage d’appels de sollicitation des femmes victimes de violence dans leur foyer.
En Allemagne, malgré la fermeture des maisons closes le 16 mars, la prostitution continue et les femmes affectées nous demandent du secours, car leur situation a empiré. Le coronavirus a montré clairement qu’il faut trouver une solution politique à long terme et qu’il est absolument nécessaire d’introduire une interdiction de l’achat d’actes sexuels au niveau européen. A cet égard, nous nous sommes adressées à la présidente de la Commission européenne, Dr. Ursula von der Leyen, dans une lettre ouverte.
Pour l’Afrique et pour SOLWODI Kenya, le coronavirus pose des défis particuliers.
Aa Kenya le revenu mensuel n’est en moyenne que de 114 euros. Ceci fait que l’achat d’aliments de base est un grand problème pour beaucoup de personnes, car le prix pour un kilo de riz est 1,29 euro.
Souvent, les femmes que SOLWODI soutient au Kenya n’ont pas de revenu garanti. Elles font de petits boulots mal payés ou travaillent pour de petites entreprises. Ces derniers mois, la crise du coronavirus et les pluies continuelles ont encore empiré la situation.
L’État a déclaré le confinement pour la population, fermé des entreprises et démolit des stands des femmes recevant l’aide de SOLWODI. Ces femmes-là n’avaient plus le droit de labourer leurs champs.
Les assistantes sociales de Solwodi du Kenya, qui s’impliquent dans les bidonvilles racontent: 90 % des femmes que nous aidons, sont affectées. Elles sont souvent des femmes seules qui s’occupent des enfants et de personnes ayant des limitations physiques. Ne pouvant plus travailler elles ont fini sans-abri ou vivent dans des cabanes très pauvres qui sont des foyers de contamination supplémentaire. Dans les régions avec une grande densité de population, le chiffre des cas d’infection continue d’augmenter, car il n’y a pas de masques de protection.

Missionnaire de N. D. d’Afrique.