« La vie, disait le célèbre écrivain G.K. Chesterton, est une QUÊTE, un TEST et une AVENTURE ! »
Sr Marie MacDonald partage son expérience de participation à 7 chapitres généraux. Cette phrase pourrait bien s’appliquer à cette expérience !
Oui, le chapitre c’est une QUÊTE, une recherche commune de la voie à suivre – pas nécessairement un changement radical de direction, mais la recherche de la prochaine étape de notre voyage en tant que Congrégation.
Un TEST parce que, bien que ce soit généralement une expérience merveilleuse et vivifiante, c’est aussi un défi et, en tant que capitulantes, nous sommes toutes investies d’une grande responsabilité. C’est une expérience d’accouchement et de naissance : aux Actes capitulaires et au Conseil général composé de celles qui formeront l’équipe des leaders pour les 6 prochaines années. Ensuite, il y a l’expérience de l’internationalité et de l’interculturalité qui peut être une épreuve non seulement à cause des différentes cultures ou nations dont nous sommes issues mais aussi des différents pays d’Afrique dans lesquels nous sommes envoyées. Cela m’a toujours poussé à « élargir l’espace de ma tente » pour voir que la Congrégation et sa mission vont au-delà du Royaume-Uni (mon pays d’origine) et de l’Ouganda-Kenya (mes pays de mission) ! Il a été très enrichissant de partager avec nos sœurs et de participer à la rédaction des Actes capitulaires.
J’ai appris à voir les choses du point de vue des autres. Les interventions de nos sœurs qui travaillaient en Afrique du Nord, par exemple, ont été une révélation au début, mais je chéris maintenant leur expérience et leurs idées, ainsi que leur façon de vivre notre vocation dans un milieu totalement musulman.
Les chapitres ont fourni un espace d’échanges qui a permis une meilleure compréhension et je pense aujourd’hui que leur façon de faire est très pertinente à l’époque où nous vivons, où l’Europe et l’Amérique sont devenues des sociétés multiculturelles et multireligieuses.
C’était un défi de comprendre ce qui se disait en français, surtout lors des premiers chapitres auxquels j’ai assisté, même si une traduction était fournie. J’ai appris que la langue est plus que des mots ce sont aussi des valeurs, une approche de la vie et une façon de penser.
Chaque chapitre, à sa manière, a été une expérience très intense. Avant l’époque de la communication instantanée, les capitulantes n’étaient pas beaucoup en contact avec les provinces qu’elles représentaient. Il y avait des appels téléphoniques – surtout aux provinciales – et parfois le courrier arrivait avec « une occasion ». Sinon, nous étions dans notre propre monde.
Ces premiers chapitres duraient longtemps car ils comportaient aussi des temps de formation continue pour les capitulantes. Je n’oublierai jamais les merveilleux apports que nous avons reçus lors de certains d’entre eux. Ils avaient pour but de nous aider à prendre conscience de la réflexion théologique en cours sur la Mission.
Le plus grand défi pour toutes était sans doute de communiquer le Chapitre à nos sœurs dans les pays que nous représentions. Nous arrivions avant les Actes capitulaires et notre tâche était de partager l’expérience du chapitre avec les sœurs de chez nous. Ce n’était pas toujours facile ! Je me souviens d’une fois où une sœur m’a dit avec un soupir : « S’il vous plaît, ne nous dites pas que vous avez vécu merveilleuse expérience ! »
Plus récemment, grâce à la technologie moderne, notre site web, etc., le chapitre peut être suivi jour après jour et les sœurs dans les communautés peuvent partager l’expérience progressivement plutôt que d’attendre que les capitulantes arrivent fatiguées mais pleines de leur expérience et désireuses de la partager.
Nous essayions de partager non seulement des idées et des recommandations mais aussi l’expérience vécue et l’atmosphère. Nous tentions également de faire passer le message que le Chapitre avait été organisé sur la base du travail effectué par les sœurs dans leurs communautés et envoyé au préalable. Le Chapitre proprement dit n’était pas seulement quelque chose qui se passait pendant quelques semaines à Rome mais un événement qui commençait avec toute la préparation et se poursuivait avec sa mise en œuvre ensuite dans le contexte de chaque pays et chaque communauté.
Un Chapitre est aussi une AVENTURE. C’est une aventure de confiance dans l’Esprit de Dieu qui travaille de manière inattendue.
L’Esprit aime nous surprendre, que nous soyons prêtes ou non. Il peut arriver que le sujet des Actes capitulaires qui a soulevé le plus d’objections et de conflits d’opinions pendant le Chapitre s’avère être le plus cité et le plus apprécié dans les années qui suivent le Chapitre.
Je me souviens d’une sœur qui me disait après un Chapitre : « Cette expérience m’a convaincu plus que jamais que l’Esprit existe et est à l’œuvre parmi nous ! Sinon, comment aurions-nous pu réussir à faire ce que nous avons fait ? »
Oui, une expérience de chapitre est un privilège incroyable et une expérience remplie de grâces. Je suis reconnaissante d’avoir pu participer à tant de Chapitres à différents moments de notre histoire…
Je ne suis plus la jeune sœur idéaliste aux yeux écarquillés, pleine d’espoir et de crainte, qui est arrivée au premier Chapitre en 1975 ! J’ai vécu beaucoup de choses au fil des ans et je n’ai plus de rêves irréalistes ! Les années ont passé et de nombreux Chapitres plus tard, alors que je suis maintenant octogénaire, je ressens en moi une profonde et paisible confiance et la conviction que notre Congrégation et son Charisme, né d’une profonde intuition évangélique, confié au Cardinal Lavigerie et nourri par Mère Salomé, est toujours d’actualité à notre époque – et peut-être plus que jamais auparavant ! J’ai aussi confiance en nos jeunes membres qui seront celles qui porteront la flamme de notre charisme dans l’avenir.
Même si je ne participe pas au Chapitre de 2023, je serai là avec vous, avec notre communauté ici, en esprit et en prière. Nous sommes avec vous ! Puissiez-vous écouter ensemble l’Esprit et nous aider à avancer dans la confiance.
Sr Marie MacDonald, Royaume-Uni
Un article sur Partage Trenta Aprile N° 1-2023