Voilà bientôt un an que je suis à Malaga et je n’arrête pas de découvrir les richesses de foi et de don de soi dont beaucoup de chrétiens d’ici sont porteurs.
Il suffit de s’approcher des paroisses, de rencontrer les gens dans, après et pendant les célébrations liturgiques, pour sentir, chez un certain nombre, les solides racines chrétiennes qui les habitent. Oui, ces personnes gardent encore une soif de Dieu qui ne demande qu’à être étanchée.
Voulant m’intégrer et créer des relations, j’ai choisi de faire partie des groupes qui existent déjà et qui ont leur propre animateur ou animatrice. Groupes de partage social, préparation au mariage, etc. Ces groupes se réunissent fidèlement chaque semaine. J’admire leur sens d’appartenance à la paroisse. Les relations fraternelles, qui se vivent entre les membres, montrent qu’ils se connaissent depuis longtemps. J’apprends beaucoup des personnes, j’apprécie d’avoir part à leurs expériences et de pouvoir partager les miennes avec elle.
Je peux dire que j’ai été accueillie à bras ouverts : avoir une sœur missionnaire dans le groupe est apprécié et je bénéficie de leur confiance.
Un jour que je les écoutais, l’une de mes compagnes a exprimé simplement, qu’elle ne savait pas partager sa foi avec d’autres : qu’est-ce que je pourrais faire ? La question qu’elle a osé exprimer, rejoignait la réalité de beaucoup d’autres. A partir de là, nous avons pu reprendre, en groupe, le thème de la Première Annonce. Ce n’était qu’un début car, par des chemins que seul l’Esprit connaît, le curé de la paroisse a convoqué 4 personnes de la paroisse, dont moi-même, pour lancer un groupe missionnaire de Première Annonce.
C’est une expérience très riche. La paroisse est très vivante. Les groupes sont nombreux et couvrent toutes les étapes de la vie, depuis les enfants jusqu’aux aînés en passant par ceux qui restent chez eux et qui ne peuvent plus se déplacer.
Il s’agit de raviver la dimension communautaire et le feu pour annoncer le Christ à l’intérieur de la paroisse, entre les groupes, et à l’extérieur. Des moyens sont déjà proposés pour devenir une paroisse missionnaire de Première Annonce ou comme le Pape François aime le dire : « Une paroisse qui se déplace ». Pour le moment, c’est cela notre tâche.
Ces derniers jours, dans la catéchèse que le Pape fait le mercredi, il abordait le zèle apostolique à partir de Saint Paul. Il disait que le zèle se trouve dans les chaussures, dans la capacité de sortir, de se déplacer…
Très intéressant. Je riais et ne pouvais pas m’empêcher de penser à nous, au Cardinal, à tant de sœurs qui ont usé des sandales en allant visiter les gens pour leur apporter un peu de consolation, les réconforter et s’enrichir de la rencontre.
Oui, nos pays d’origine sont appelés à prendre la vie missionnaire au sérieux, chez eux et au loin. Il n’y a plus de temps à perdre. Il y a beaucoup trop d’ignorance, de souffrance, de vies perdues… Le Christ Ressuscité nous donne rendez-vous à tous, en Galilée, ne manquons pas de nous y rendre !
Sr Finita Martinez Cànovas, Malaga, Espagne